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ŒUVRES COMPLÈTES
DE BUFFON

HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX


LES GRIVES


La famille des grives[NdÉ 1] a sans doute beaucoup de rapports avec celle des merles[1], mais pas assez néanmoins pour qu’on doive les confondre toutes deux sous une même dénomination, comme ont fait plusieurs naturalistes ; et, en cela, le commun des hommes me paraît avoir agi plus sagement en donnant des noms distincts à des choses vraiment distinctes : on a appelé grives ceux de ces oiseaux dont le plumage était grivelé[2], ou marqué sur la poitrine de petites mouchetures disposées avec une sorte de régularité[3] ; au contraire, on a appelé merles ceux dont le plumage était uniforme ou varié

  1. « Merulæ et turdi amicæ sunt aves », dit Pline : on ne peut guère douter que les merles et les grives n’aillent de compagnie, puisqu’on les prend communément dans les mêmes pièges.
  2. Ce mot grivelé est formé visiblement du mot grive, et celui-ci paraît l’être d’après le cri de la plupart de ces oiseaux.
  3. Quoique les anciens ne fissent guère la description des oiseaux très connus, cependant un trait échappé à Aristote suppose que tous les oiseaux compris sous le nom grec qui répond à notre mot français grives, étaient mouchetés, puisqu’on parlant du turdus iliacus, qui est notre mauvis, il dit que c’est l’espèce qui a le moins de ces mouchetures. Voyez Historia animalium, lib. ix, cap. xx.
  1. Les Grives (Turdus) sont des Dentirostres de la famille des Turdidés. Cette famille est composée d’oiseaux d’une grande taille, sveltes, chanteurs. Leur bec est de longueur moyenne, un peu comprimé, légèrement échancré à l’extrémité et garni de soies courtes au niveau de la base de la mandibule inférieure ; les jambes sont longues, recouvertes en avant dans presque toute leur étendue d’une seule scutelle ; la troisième et la quatrième rémiges primaires sont plus longues que les autres.