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II.LE CHOUCAS CHAUVE.

Ce singulier choucas[NdÉ 1], qui se trouve dans l’île de Cayenne, est celui qui peut, comme je l’ai dit, faire pendant avec notre corneille chauve, qui est le freux : il a en effet la partie antérieure de la tête nue comme le freux, et la gorge peu garnie de plumes. Il se rapproche des choucas, en général, par ses longues ailes, par la forme des pieds, par son port, par sa grosseur, par ses larges narines à peu près rondes : mais il en diffère en ce que ses narines ne sont point recouvertes de plumes, et qu’elles se trouvent placées dans un enfoncement assez profond creusé de chaque côté du bec ; en ce que son bec est plus large à la base et qu’il est échancré sur les bords. À l’égard de ses mœurs, je n’en peux rien dire, cet oiseau étant du grand nombre de ceux qui attendent le coup d’œil de l’observateur. On ne le trouve pas même nommé dans aucune ornithologie.

III.LE CHOUCAS DE LA NOUVELLE-GUINÉE[NdÉ 2].

La place naturelle de cet oiseau est entre nos choucas de France et celui que j’ai nommé colnud. Il a le port de nos choucas, et le plumage gris de l’un d’eux (même un peu plus gris), au moins quant à la partie supérieure du corps ; mais il est moins gros et a le bec plus large à sa base, en quoi il se rapproche du colnud. Il s’en éloigne par la longueur de ses ailes qui atteignent presque l’extrémité de sa queue, et il s’éloigne du colnud et des choucas par les couleurs du dessous du corps, lesquelles consistent en une rayure noire et blanche qui s’étend jusque sous les ailés, et qui a quelque rapport avec celle des pics variés.

IV.LE CHOUCARI DE LA NOUVELLE-GUINÉE[1][NdÉ 3].

La couleur dominante de cet oiseau (car nous n’en connaissons que la superficie) est un gris cendré, plus foncé sur la partie supérieure, plus clair sur la partie inférieure, et se dégradant presque jusqu’au blanc sous le ventre et ses entours. Les deux seules exceptions qu’il y ait à faire à cette espèce d’uniformité de plumage, c’est : 1o une bande noire qui environne la base du bec et se prolonge jusqu’aux yeux ; 2o les grandes pennes des ailes qui sont d’un brun noirâtre.

  1. Ainsi nommé par M. Daubenton le jeune, à qui je dois aussi sa description et celle de l’espèce précédente, n’ayant pas été à portée de voir ces oiseaux arrivés tout récemment à Paris.
  1. Corvus calvus L. [Note de Wikisource : actuellement Perissocephalus tricolor Statius Müller, vulgairement coracine chauve ; cet oiseau n’est en rien apparenté aux corvidés].
  2. Corvus Novæ-Guineæ L. [Note de Wikisource : actuellement Coracina striata Boddaert, vulgairement échenilleur barré ; cet oiseau n’est pas un corvidé, mais y est apparenté].
  3. Corvus papuensis L. [Note de Wikisource : actuellement Coracina papuensis Gmelin, vulgairement échenilleur choucari ; voyez la note précédente].