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dans la vue de donner à un plus grand nombre d’oiseaux leur grandeur réelle ; tous ceux dont les dimensions n’excèdent pas celles du format des planches y sont représentés de grandeur naturelle ; les oiseaux plus grands ont été réduits sur une échelle ou module tracé au-dessus de la figure : ce module est partout la douzième partie de la longueur de l’oiseau, mesuré depuis le bout du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; si le module a trois pouces de longueur, l’oiseau aura trois pieds ; s’il n’est que de deux pouces, l’oiseau sera de deux pieds de longueur ; et lorsqu’on voudra connaître la grandeur des parties de l’oiseau, il faudra prendre au compas celle du module entier ou d’une partie aliquote du module, et la porter ensuite sur la partie de l’oiseau que l’on veut mesurer. Nous avons cru cette petite attention nécessaire pour donner, du premier coup d’œil, une idée de la grandeur des objets réduits, et pour qu’on puisse les comparer exactement avec ceux qui sont représentés de grandeur naturelle.

Nous aurons donc, au moyen de ces gravures enluminées, non seulement la représentation exacte d’un très grand nombre d’oiseaux, mais encore les indications de leur grandeur et de leur grosseur réelle et relative ; nous aurons, au moyen des couleurs, une description aux yeux plus parfaite et plus agréable qu’il ne serait possible de la faire par le discours, et nous renverrons souvent, dans tout le cours de cet ouvrage, à ces figures coloriées dès qu’il s’agira de description, de variétés et de différences de grandeur, de couleur, etc. Dans le vrai, les planches enluminées sont faites pour cet ouvrage, et l’ouvrage pour ces planches ; mais, comme il n’est pas possible d’en multiplier assez les exemplaires, que leur nombre ne suffit pas à beaucoup près à ceux qui se sont procuré les volumes précédents de l’Histoire naturelle, nous avons pensé que ce plus grand nombre, qui fait proprement le public, nous saurait gré de faire aussi graver d’autres planches noires qui pourront se multiplier autant qu’il sera nécessaire, et nous avons choisi pour cela un ou deux oiseaux de chaque genre, afin de donner au moins une idée de leur forme et de leurs principales différences : j’ai fait faire, autant qu’il a été possible, les dessins de ces gravures d’après les oiseaux vivants ; ce ne sont pas les mêmes que ceux des planches enluminées, et je suis persuadé que le public verra avec plaisir qu’on a mis autant de soin à ces dernières qu’aux premières.

Par ces moyens et ces attentions, nous avons surmonté les premières difficultés de la description des oiseaux ; nous ne comptons pas donner absolument tous ceux qui nous sont connus, parce que le nombre de nos planches enluminées eût été trop considérable ; nous avons même supprimé à dessein la plupart des variétés, sans cela ce recueil deviendrait immense. Nous avons pensé qu’il fallait nous borner à six ou sept cents planches, qui contiendront près de huit ou neuf cents espèces d’oiseaux différents ; ce n’est pas avoir tout fait, mais c’est déjà beaucoup ; d’autres, dans