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vertes de plumes, marquetées de noir et de blanc ; les doigts jaunes, et les ongles bruns ou noirs, et il n’y a de différence que dans la distribution et dans les teintes des couleurs du plumage, ce qui ne peut être mis en comparaison avec toutes les ressemblances que nous venons d’indiquer : ainsi, je crois être bien fondé à regarder cet oiseau des côtes d’Afrique comme étant de la même espèce que celui du Brésil ; en sorte que l’aigle huppé du Brésil, l’aigle d’Orénoque, l’aigle du Pérou et l’aigle huppé de Guinée, ne sont qu’une seule et même espèce d’oiseau qui approche plus de notre aigle tacheté, ou petit aigle d’Europe, que de tout autre.

III. — L’oiseau du Brésil[1] indiqué par Marcgrave sous le nom urubitinga[2], qui vraisemblablement est d’une espèce différente du précédent[NdÉ 1], puisqu’il porte un autre nom dans le même pays ; et en effet il en diffère : 1o par la grandeur, étant de moitié plus petit ; 2o par la couleur, celui-ci est d’un brun noirâtre, au lieu que l’autre est d’un beau gris ; 3o parce qu’il n’a point de plumes droites sur la tête ; 4o parce qu’il a le bas des jambes et des pieds nus comme le pygargue, au lieu que le précédent a, comme l’aigle, les jambes couvertes jusqu’au talon.

IV. — L’oiseau que nous avons cru devoir appeler le petit aigle d’Amérique, qui n’a été indiqué par aucun naturaliste, et qui se trouve à Cayenne et dans les autres parties de l’Amérique méridionale. Il n’a guère que seize à dix-huit pouces de longueur, et il est remarquable, même au premier coup d’œil, par une large plaque d’un rouge pourpré qu’il a sous la gorge et sous le cou : on pourrait croire, à cause de sa petitesse, qu’il serait du genre des éperviers ou des faucons ; mais la forme de son bec, qui est droit à son insertion et qui ne prend de la courbure, comme celui des aigles, qu’à quelque distance de son origine, nous a déterminé à le rapporter plutôt aux aigles qu’aux éperviers. Nous n’en donnerons pas une plus ample description, parce que la planche enluminée représente assez ses autres caractères.

V. — L’oiseau des Antilles appelé le pêcheur par le P. du Tertre[3], et qui est très vraisemblablement le même que celui qui nous est indiqué par Catesby sous le nom de fishing-hawk[4], épervier-pêcheur de la Caroline. Il est, dit-il, de la grosseur d’un autour, avec le corps plus allongé : ses ailes, lorsqu’elles sont pliées, s’étendent un peu au delà de l’extrémité de la queue. Il a plus de cinq pieds de vol ou d’envergure ; il a l’iris des yeux

  1. L’aigle du Brésil. Brisson, Ornithol., t. I, p. 445.
  2. Urubitinya Brasiliensibus. Marcgrav., Hist. nat. Bras., p. 114.
  3. Hist. génér. des Antilles, par le P. du Tertre, t. II, p. 253.
  4. Fishing-hawk. Catesby, t. I, p. 2, pl. ii, avec une figure coloriée.
  1. C’est le Falco Urubitinga L. [Note de Wikisource : actuellement Buteogallus urubitinga Gmelin].