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dans les testicules crus on pourrait en compter vingt, trente ou trente-cinq, mais lorsqu’on les fait cuire on en voit un plus grand nombre, et elles sont si adhérentes dans l’intérieur du testicule, et si fortement attachées avec des fibres et des vaisseaux membraneux qu’il n’est pas possible de les séparer du testicule sans rupture des uns ou des autres.

Ayant examiné les testicules d’une truie qui n’avait pas encore porté, il y trouva, comme dans les autres, les corps glanduleux, et dans leur intérieur la cavité triangulaire remplie de lymphe, mais jamais d’œufs ni dans les unes ni dans les autres : les vésicules de cette truie qui n’avait pas porté étaient en plus grand nombre que celles des testicules des truies qui avaient déjà porté ou qui étaient pleines. Dans les testicules d’une autre truie qui était pleine, et dont les petits étaient déjà gros, notre observateur trouva deux corps glanduleux des plus grands, qui étaient vides et affaissés, et d’autres plus petits qui étaient dans l’état ordinaire ; et, ayant disséqué plusieurs autres truies pleines, il observa que le nombre des corps glanduleux était toujours plus grand que celui des fœtus, ce qui confirme ce que nous avons dit au sujet des observations de Graaf, et nous prouve qu’elles ne sont point exactes à cet égard, ce qu’il appelle follicules de l’ovaire n’étant que les corps glanduleux dont il est ici question, et leur nombre étant toujours plus grand que celui des fœtus. Dans les ovaires d’une jeune truie qui n’avait que quelques mois, les testicules étaient d’une grosseur convenable, et semés de vésicules assez gonflées ; entre ces vésicules on voyait la naissance de quatre corps glanduleux dans l’un des testicules, et de sept autres corps glanduleux dans l’autre testicule.

Après avoir fait ces observations sur les testicules des truies, Valisnieri répéta celles de Malpighi sur les testicules des vaches, et il trouva que tout ce qu’il avait dit était conforme à la vérité ; seulement Valisnieri avoue qu’il n’a jamais pu trouver l’œuf que Malpighi croyait avoir aperçu une fois ou deux dans la cavité intérieure du corps glanduleux, et les expériences multipliées que Valisnieri rapporte sur les testicules des femelles de plusieurs espèces d’animaux, qu’il faisait à dessein de trouver l’œuf, sans jamais avoir pu y réussir, auraient dû le porter à douter de l’existence de cet œuf prétendu ; cependant on verra que, contre ses propres expériences, le préjugé où il était du système des œufs lui a fait admettre l’existence de cet œuf, qu’il n’a jamais vu et que jamais personne ne verra. On peut dire qu’il n’est guère possible de faire un plus grand nombre d’expériences, ni de les faire mieux qu’il les a faites ; car il ne s’est pas borné à celles que nous venons de rapporter, il en a fait plusieurs sur les testicules des brebis, et il observe comme une chose particulière à cette espèce d’animal qu’il n’y a jamais plus de corps glanduleux sur les testicules que de fœtus dans la matrice ; dans les jeunes brebis qui n’ont pas porté, il n’y a qu’un corps glanduleux dans chaque testicule, et lorsque ce corps est épuisé, il s’en forme un autre, et si