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Tout semble donc indiquer que les Américains étaient des hommes nouveaux, ou pour mieux dire des hommes si anciennement dépaysés qu’ils avaient perdu toute notion, toute idée de ce monde dont ils étaient issus. Tout semble s’accorder aussi pour prouver que la plus grande partie des continents de l’Amérique était une terre nouvelle encore hors de la main de l’homme, et dans laquelle la nature n’avait pas eu le temps d’établir tous ses plans, ni celui de se développer dans toute son étendue ; que les hommes y sont froids et les animaux petits, parce que l’ardeur des uns et la grandeur des autres dépendent de la salubrité et de la chaleur de l’air, et que dans quelques siècles, lorsqu’on aura défriché les terres, abattu les forêts, dirigé les fleuves et contenu les eaux, cette même terre deviendra la plus féconde, la plus saine, la plus riche de toutes, comme elle paraît déjà l’être dans toutes les parties que l’homme a travaillées. Cependant nous ne voulons pas en conclure qu’il y naîtra pour lors des animaux plus grands : jamais le tapir et le cabiai n’atteindront à la taille de l’éléphant ou de l’hippopotame ; mais au moins les animaux qu’on y transportera ne diminueront pas de grandeur, comme ils l’ont fait dans les premiers temps : peu à peu

    Ouaikaré à la Guiane, ai ou hai au Brésil. — Le paresseux.

    Aiotochtli au Mexique, tatu ou tatupeba au Brésil, chirquinchum à la Nouvelle-Espagne. — Le tatou.

    Tatu-ete au Brésil, tatou-kabassou à la Guyane. — Le tatouet.

    Macatlchichiltic ou temamaçama, animal qui ressemble à quelques égards à la gazelle, et qui n’a pas encore d’autre nom que celui de gazelle de la Nouvelle-Espagne.

    Jiya ou carigueibeju, animal qui ressemble assez à la loutre, et que par cette raison l’on a nommé loutre du Brésil.

    Quauhtla coymatl ou quapizotl au Mexique, ou caaigoara au Brésil. — Le tajacu ou tajacou.

    Talcoozclotl ou tlalocelotl. — Le chat-pard.

    Cabionara ou cabybara. — Le cabiai.

    Tlatlauhqui ocelotl au Mexique, janowara ou jaguara au Brésil. — Le jaguar.

    Cuguacu arana, ou cuguacu ara, ou cougouacou ara. — Le couguar.

    Tlaquatzin au Mexique, aouaré à la Guyane. — Le philandre.

    Hoitzlaquatzin, animal qui ressemble au porc-épic, et qui n’a pas encore d’autre nom que celui de porc-épic de la Nouvelle-Espagne.

    Cuandu ou gouandou, animal qui ressemble encore au porc-épic, que l’on a nommé porc-épic du Brésil, et qui peut-être est le même que le précédent.

    Tepe-maxtlaton au Mexique, maraguao ou maracaia au Brésil. — Le marac. Cet animal a la peau marquée comme celle d’une panthère ; il est de la forme et de la grosseur d’un chat ; on l’a appelé mal à propos chat-tigre ou chat sauvage tigré, puisque sa robe est marquée comme celle de la panthère et non pas comme celle du tigre.

    Quauhtechatlotl thliltic ou tlilocoteqvillin, animal qui ressemble à l’écureuil, et qui n’a pas encore d’autre nom que celui d’écureuil noir.

    Quimichptlan ou assapanick, animal qui ressemble à l’écureuil volant, et qui peut-être est le même.

    Yzquiepatl. — La moufette. C’est un animal qu’on a appelé petit renard, renard d’Inde, blaireau de Surinam, mais qui n’est ni renard, ni blaireau ; comme il répand une odeur empestée et qui suffoque même à une assez grande distance, nous l’appellerons mouffette.

    Xoloitzcuintli ou cuetlachtli, animal qui a quelque ressemblance avec le loup, et qui n’a pas encore d’autre nom que celui de loup du Mexique, etc.