Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/425

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mouvoir sur toute sa longueur ; ce qui est une habitude commune aux chiens et aux loups.

Le poil de cet animal ressemblait en tout à celui du loup ; le tour des yeux était mêlé de fauve et de gris, et cette couleur venait se réunir avec le brun roux qui couvrait le dessus du nez ; ce brun roux était mêlé d’une légère nuance de fauve pâle. Le bas des joues, les côtés du nez, toute la mâchoire inférieure, le dedans des oreilles et le dessus du cou étaient d’un blanc plus ou moins sale ; la face extérieure des oreilles était d’un brun mêlé de fauve, le dessus de la tête et du cou d’un jaune mêlé de gris cendré ; les épaules, la face antérieure de la jambe, le dos, les hanches et la face extérieure des cuisses étaient de couleur noire mêlée de fauve pâle et de gris. Le noir dominait sur le dos et sur le croupion, ainsi que sur le dessus des épaules, où néanmoins il était comme rayé par le mélange du gris. Sur les autres parties des épaules, sur les flancs et les cuisses, le poil était d’une légère teinte de jaune pâle jaspé de noir par endroits ; le dessous du ventre était d’un jaune pâle et clair, un peu mêlé de gris, mais il était blanc sur la poitrine et autour de l’anus. Les jambes étaient d’un fauve foncé en dehors, et en dedans d’un blanc grisâtre ; les pieds étaient blancs avec une légère teinte de fauve. Sur l’extrémité du corps on remarquait de grands poils fauves mêlés de poils blancs qui venaient se réunir avec ceux qui environnaient l’anus. La queue était bien garnie de poils, elle était même touffue ; la disposition de ces poils la faisait paraître étroite à sa naissance, fort grosse dans sa longueur, courbe dans sa forme, et finissant par une petite houppe de poils noirs : ces poils étaient blancs par-dessous et noirs en dessus, mais ce noir était mêlé de gris et de fauve pâle.

DE LA FEMELLE. — PREMIÈRE GÉNÉRATION.

Le naturel de cette femelle nous a paru tout différent de celui du mâle ; non seulement elle n’était pas féroce, mais elle était douce et caressante ; elle semblait même agacer les personnes qu’elle aimait, et elle exprimait sa joie par un petit cri de satisfaction. Il était rare qu’elle fût de mauvaise humeur ; elle aboyait quelquefois à l’aspect d’un objet inconnu, mais sans donner d’autres signes de colère : son aboiement était encore moins décidé que celui du mâle ; le son ressemblait à celui de la voix d’un chien fort enroué. Souvent elle importunait à force d’être caressante ; elle était si douce qu’elle ne se défendait même pas des mauvais traitements de son mâle ; elle se roulait et se couchait à ses pieds comme pour demander grâce. Sa physionomie, quoique fort ressemblante à celle de la louve, ne démentait pas ce bon naturel ; elle avait le regard doux, la démarche libre, la taille bien prise, quoique beaucoup au-dessous de celle du mâle ; n’ayant que deux pieds neuf pouces depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue ;