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assimilent et tournent en leur substance toutes les matières qui peuvent leur servir d’aliments ; mais, quoique ces deux causes de destruction soient très considérables et que leurs effets tendent perpétuellement à l’anéantissement de l’organisation des êtres, la cause qui la reproduit est infiniment plus puissante et plus active, et il semble qu’elle emprunte, de la destruction même, des moyens pour opérer la reproduction, puisque l’assimilation, qui est une cause de mort, est en même temps un moyen nécessaire pour produire le vivant.

Détruire un être organisé n’est, comme nous l’avons dit, que séparer les parties organiques dont il est composé ; ces mêmes parties restent séparées jusqu’à ce qu’elles soient réunies par quelque puissance active ; mais quelle est cette puissance ? Celle que les végétaux et les animaux ont de s’assimiler la matière qui leur sert de nourriture n’est-elle pas la même, ou du moins n’a-t-elle pas beaucoup de rapport avec celle qui doit opérer la reproduction ?