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spermaticis elongari ex eo suspicabar, quòd injiciens per arteriam spermaticam tenuissimam gummi solutionem in alkool, corporis lutei mamillas pervadisse viderim.

» Tres porcellas indicas a matre subduxi, atque à masculis separatas per quindecim menses asservavi ; fine enecatis in duorum turgidulis ovariis corpuscula lutea inveni, succi plena, atque perfectæ plenitudinis. In pecubus quæ quidem à masculo compressæ fuerant, numquam verò conceperant, lutea corpora sæpissimè observavi.

» Egregius anatomicus Santorinus hæc scripsit de corporibus luteis. Observationum anatomicarum, cap. xi.

» § xiv. In connubiis maturis ubi eorum corpora procreationi apta sunt… corpus luteum perpetuo reperitur.

» § xv. Graafius… corpora lutea cognovit post coïtum duntaxat, anteà numquam sibi visa dicit… Nos ea tamen in intemeratis virginibus plurimis sæpè commonstrata luculenter vidimus, atque adeò neque ex viri initu tùm primùm excitari, neque ad maturitatem perduci, sed iisdem conclusum ovulum solummodò fecundari dicendum est.

» … Levia virginum ovaria quibus etiam maturum corpus inerat, nullo pertusa osculo, alba, valida, circumsepta membrana vidimus. Vidimus aliquandò, et nostris copiam fecimus, in matura intemeratâque modici habitûs virgine, dirissimi ventris cruciatu brevi peremptâ, non sic se alterum ex ovariis habere ; quod cùm molle ac totum ferè succulentum, in altero tamen extremo luteum corpus, minoris cerasi ferè magnitudine, paululùm prominens exhibebat, quod non mole duntaxat, sed et habitu et colore se conspiciendum dabat. »

Il est donc démontré, non seulement par mes propres observations, mais encore par celles des meilleurs anatomistes qui ont travaillé sur ce sujet, qu’il croît sur les ovaires, ou pour mieux dire sur les testicules de toutes les femelles, des corps glanduleux dans l’âge de leur puberté, et peu de temps avant qu’elles n’entrent en chaleur ; que dans la femme, où toutes les saisons sont à peu près égales à cet égard, ces corps glanduleux commencent à paraître lorsque le sein commence à s’élever, et que ces corps glanduleux, dont on peut comparer l’accroissement à celui des fruits par la végétation, augmentent en effet en grosseur et en couleur jusqu’à leur parfaite maturité ; chaque corps glanduleux est ordinairement isolé ; il se présente d’abord comme un petit tubercule formant une légère protubérance sous la peau lisse et unie du testicule ; peu à peu il soulève cette peau fine, et enfin il la perce lorsqu’il parvient à sa maturité ; il est d’abord d’un blanc jaunâtre, qui bientôt se change en jaune foncé, ensuite en rouge rose, et enfin en rouge couleur de sang ; ce corps glanduleux contient, comme les fruits, sa semence en dedans ; mais, au lieu d’une graine solide, ce n’est qu’une liqueur qui est la vraie semence de la femelle. Dès que le corps glanduleux est mûr, il s’en-