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» Horum animalium aliquot etiam delineationes transmisi ; figura 1 (pl. 6, fig. 1) exprimit eorum aliquot vivum (in semine cuniculi arbitror) eâque formâ quâ videbatur, dum aspicientem me versùs tendit. A B C capitulum cum trunco indicant ; C D ejusdem caudam, quam pariter ut suam anguilla internatandum vibrat. Horum millena millia, quantùm conjectare est, arenulæ majoris molem vix superant (pl. 6, fig. 2, 3, 4) : sunt ejusdem generis animalia, sed jam emortua.

» (Pl. 6, fig. 5.) Delineatur vivum animalculum quemadmodùm in semine canino sese aliquoties mihi attentiùs intuenti exhibuit. E F G caput cum trunco indigitant ; G H ejusdem caudam (pl. 6, fig. 6, 7, 8) : alia sunt in semine canino quæ motu et vitâ privantur, qualium etiam vivorum numerum adeo ingentem vidi, ut judicarem portionem lymphæ spermaticæ arenulæ mediocri respondentem, eorum ut minimùm decena millia continere. »

Par une autre lettre écrite à la Société royale, le 31 mai 1678, Leeuwenhoek ajoute ce qui suit : « Seminis canini tantillum microscopio applicatum iterùm contemplatus sum, in eoque anteà descripta animalia numerosissimè conspexi. Aqua pluvialis pari quantitate adjecta, iisdem confestim mortem accersit. Ejusdem seminis canini portiunculâ in vitreo tubulo unciæ partem duodecimalem crasso servatâ, sex et tringita horarum spatio contenta animalia vitâ destituta pleraque, reliqua moribunda videbantur.

» Quo de vasorum in semine genitali existentia magis constaret, delineationem aliqualem mitto, ut in figura A B C D E (pl. 6, fig. 9), quibus litteris circumscriptum spatium arenulam mediocrem vix superat. »

J’ai cru devoir rapporter tout au long ce que Leeuwenhoek écrivit d’abord dans les premiers temps de la découverte des animaux spermatiques ; je l’ai copié dans les Transactions philosophiques, parce que dans le recueil entier des ouvrages de Leeuwenhoek en quatre volumes in-4o, il se trouve quelque différence que je ferai remarquer, et que dans des matières de cette espèce les premières observations que l’on a faites sans aucune vue de système sont toujours celles qui sont décrites le plus fidèlement, et sur lesquelles par conséquent on doit le plus compter. On verra qu’aussitôt que cet habile observateur se fut formé un système des animaux spermatiques, il commença à varier, même dans les choses essentielles.

Il est aisé de voir, par les dates que nous venons de citer, qu’Hartsoeker n’est pas le premier qui ait publié la découverte des animaux spermatiques ; il n’est pas sûr qu’il soit en effet le premier auteur de cette découverte, comme plusieurs écrivains l’ont assuré. On trouve dans le Journal des Savants du 15 août 1678, page 331, l’extrait d’une lettre de M. Huguens au sujet d’une nouvelle espèce de microscope fait d’une seule petite boule de verre, avec lequel il dit avoir vu des animaux dans de l’eau où on avait fait tremper du poivre pendant deux ou trois jours, comme Leeuwenhoek l’avait observé auparavant avec de semblables microscopes, mais dont les boules ou