Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mouvement progressif, quoique fort distinct et fort aisé à reconnaître, était cependant fort lent, la liqueur n’était pas épaisse ; ces globules mouvants n’avaient aussi aucune apparence de queues ou de filets, et ils n’étaient pas à beaucoup près tous en mouvement, il y en avait un bien plus grand nombre qui paraissaient très semblables aux autres, et qui cependant n’avaient aucun mouvement. Voilà tout ce que je pus voir dans cette liqueur que ce corps glanduleux m’avait fournie ; comme il n’y en avait qu’une très petite quantité qui se dessécha bien vite, je voulus presser une seconde fois le corps glanduleux, mais il ne me fournit qu’une quantité de liqueur encore plus petite et mêlée d’un peu de sang ; j’y revis les petits globules en mouvement, et leur diamètre, comparé à celui des globules du sang qui était mêlé dans cette liqueur, me parut être au moins quatre fois plus petit que celui de ces globules sanguins.

XXXVII

Ce corps glanduleux était situé à l’une des extrémités du testicule, du côté de la corne de la matrice, et la liqueur qu’il préparait et qu’il rendait devait tomber dans cette corne : cependant ayant fait ouvrir cette corne de la matrice, je n’y trouvai point de liqueur dont la quantité fût sensible. Ce corps glanduleux pénétrait fort avant dans le testicule, et en occupait plus du tiers de la substance intérieure ; je le fis ouvrir et séparer en deux longitudinalement, j’y trouvai une cavité assez considérable, mais entièrement vide de liqueur : il y avait sur le même testicule, à quelque distance du gros corps glanduleux, un autre petit corps de même espèce, mais qui commençait encore à naître et qui formait sous la membrane de ce testicule une petite protubérance de la grosseur d’une bonne lentille ; il y avait aussi deux petites cicatrices, à peu près de la même grosseur d’une lentille, qui formaient deux petits enfoncements, mais très superficiels ; ils étaient d’un rouge foncé : ces cicatrices étaient celles des anciens corps glanduleux qui s’étaient oblitérés. Ayant ensuite examiné l’autre testicule de cette même vache qui avait porté, j’y comptai quatre cicatrices et trois corps glanduleux, dont le plus avancé avait percé la membrane ; il n’était encore que d’un rouge couleur de chair, et gros comme un pois ; il était ferme et sans aucune ouverture à l’extrémité, et il ne contenait encore aucune liqueur ; les deux autres étaient sous la membrane, et quoique gros comme de petits pois, ils ne paraissaient pas encore au dehors, ils étaient plus durs que le premier, et leur couleur était plus orangée que rouge. Il ne restait sur le premier testicule que deux ou trois vésicules lymphatiques bien apparentes, parce que le corps glanduleux de ce testicule, qui était arrivé à son entière maturité, avait épuisé les autres vésicules, au lieu que sur le second testicule où le corps glanduleux n’avait encore pris que le quart de son accroissement, il y