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vésicules à l’extérieur, ou plutôt à la circonférence de cette chair. J’eus la curiosité de comparer l’un de ces testicules avec celui d’un jeune chien de même grosseur à peu près que la chienne ; ils me parurent tout à fait semblables à l’intérieur, la substance de la chair était, pour ainsi dire, de la même nature. Je ne prétends pas contredire par cette remarque ce que les anatomistes nous ont dit au sujet des testicules des mâles, qu’ils assurent n’être qu’un peloton de vaisseaux qu’on peut dévider, et qui sont fort menus et fort longs ; je dis seulement que l’apparence de la substance intérieure des testicules des femelles est semblable à celle des testicules des mâles, lorsque les corps glanduleux n’ont pas encore poussé.

XXXIV

On m’apporta une portière de vache qu’on venait de tuer, et comme il y avait près d’une demi-lieue de l’endroit où on l’avait tuée jusque chez moi, on enveloppa cette portière dans des linges chauds, et on la mit dans un panier sur un lapin vivant, qui était lui-même couché sur du linge au fond du panier ; de cette manière elle était, lorsque je la reçus, presque aussi chaude qu’au sortir du corps de l’animal. Je fis d’abord chercher les testicules, que nous n’eûmes pas de peine à trouver ; ils sont gros comme de petits œufs de poule, ou au moins comme des œufs de gros pigeons ; l’un de ces testicules avait un corps glanduleux gros comme un gros pois, qui était protubérant au dehors du testicule, à peu près comme un petit mamelon ; mais ce corps glanduleux n’était pas percé, il n’y avait ni fente ni ouverture à l’extérieur, il était ferme et dur ; je le pressai avec les doigts, il n’en sortit rien ; je l’examinai de près, et à la loupe, pour voir s’il n’avait pas quelque petite ouverture imperceptible : je n’en aperçus aucune, il avait cependant de profondes racines dans la substance intérieure du testicule. J’observai, avant que de faire entamer ce testicule, qu’il y avait deux autres corps glanduleux à d’assez grandes distances du premier ; mais ces corps glanduleux ne commençaient encore qu’à pousser ; ils étaient dessous la membrane commune du testicule, ils n’étaient guère plus gros que de grosses lentilles ; leur couleur était d’un blanc jaunâtre, au lieu que celui qui paraissait avoir percé la membrane du testicule, et qui était au dehors, était d’un rouge couleur de rose. Je fis ouvrir longitudinalement ce dernier corps glanduleux qui approchait, comme l’on voit, beaucoup plus de sa maturité que les autres ; j’examinai avec grande attention l’ouverture qu’on venait de faire, et qui séparait ce corps glanduleux par son milieu, je reconnus qu’il y avait au fond une petite cavité ; mais ni cette cavité, ni tout le reste de la substance de ce corps glanduleux ne contenait aucune liqueur : je jugeai donc qu’il était encore assez éloigné de son entière maturité.