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orientales[1], et en Amérique, particulièrement au Pérou. Bowles et quelques autres naturalistes assurent que, dans les émerils d’Espagne et du Pérou, il y en a qui contiennent une quantité assez considérable d’or, d’argent et de cuivre ; mais je ne suis pas informé si l’on a jamais travaillé cette matière pour en tirer avec profit ces métaux.


VOLFRAN

La plus pesante des concrétions du fer produites par l’intermède de l’eau est le volfran[NdÉ 1] : sa pesanteur provient de l’arsenic qui s’y trouve mêlé, et surpasse de beaucoup celle de toutes les ocres, et même celle des pyrites ferrugineuses et des marcassites arsenicales : la pyrite arsenicale qui en approche le plus par la densité est le mispickel, qui contient aussi plus d’arsenic que de fer. Au reste, le volfran est aussi dur que dense ; c’est un schorl mêlé d’arsenic et d’une assez grande quantité de fer ; et ce qui prouve que ce fer a été décomposé par l’eau, et que le volfran a été formé par l’intermède de ce même élément, c’est qu’il n’est point attirable à l’aimant : il se trouve en masses solides d’un noir luisant, sa texture est lamelleuse, et sa substance très compacte ; cependant il y a des volfrans plus ou moins denses et plus ou moins durs les uns que les autres ; et je pense, avec M. Romé de Lisle, qu’on doit regarder comme un volfran le minéral auquel les Suédois ont donné le nom de tungstein, quoiqu’il soit blanc, jaune ou rougeâtre, et qu’il diffère du volfran noir par sa densité, c’est-à-dire par la quantité de fer ou d’arsenic qu’il contient[2].


PYRITES ET MARCASSITES

Nous avons déjà parlé de la formation des pyrites martiales[3] ; mais nous n’avons pas indiqué les différentes et nombreuses concrétions qui proviennent de leur décomposition : ces pyrites contiennent une plus ou moins grande quantité de fer, et qui fait souvent un quart, un tiers, et quelquefois près d’une moitié de leur masse : le surplus de leur substance est, comme nous l’avons dit[4], la matière du feu fixé par l’acide vitriolique, et plus elles contiennent de fer, plus elles sont dures et plus elles résistent à l’action des

    qui sont cultivées, de la seigneurie de Molina, entre Tortuera et Milmarcos ; il est en pierres détachées, noirâtres et pesantes, qui sont peut-être les débris de quelques grandes masses : en les écrasant, elles donnent une poudre composée de particules dures, âpres et mordantes. Idem, p. 364.

  1. L’émeril qui se trouve vers Niris, en Perse, est assez dur, mais il perd sa dureté à mesure qu’on le broie menu ; au contraire de celui des Indes qui, plus il est menu, plus il tranche et plus il a de force, et c’est pourquoi il est beaucoup plus estimé. Voyages de Chardin en Perse, Amsterdam, 1711, t. II, p. 23.
  2. La pesanteur spécifique du volfran noir est de 71 195 ; celle du mispickel ou pyrite arsenicale, de 65 223 ; celle du tungstein blanc d’Alenberg, de 58 025 ; celle du tungstein de Suède, de 49 088 ; et celle du volfran doux, de 41 180. Tables de M. Brisson.
  3. Voyez t. III, p. 67, l’article Pyrite martiale.
  4. Voyez idem, ibidem.
  1. Le volfran est un tungstate de fer et de manganèse.