même dans l’île de Cuba[1] et dans celle de Sainte-Marie, dont les mines ont été découvertes au commencement du siècle dernier. Les Espagnols ont autrefois employé un grand nombre d’esclaves au travail de ces mines : outre l’or que l’on tirait du sable, il s’en trouvait d’assez gros morceaux, comme enchâssés naturellement dans les rochers[2]. L’île de la Trinité a aussi des mines et des rivières qui fournissent de l’or[3].
Dans le continent, à commencer par l’isthme de Panama, les mines d’or se trouvent en grand nombre ; celles du Darien sont les plus riches, et fournissent plus que celles de Veraguas et de Panama[4]. Indépendamment du produit des mines en montagnes, les rivières de cet isthme donnent aussi beaucoup d’or en grains, en paillettes et en poudre, ordinairement mêlé d’un sable ferrugineux qu’on en sépare avec l’aimant[5] ; mais c’est au Mexique que l’or s’est trouvé répandu avec le plus de profusion ; l’une des mines les plus fameuses est celle de Mezquital, dont nous avons déjà parlé : la pierre de cette mine, dit M. Bowles, est un quartz blanc mêlé, en moindre quantité, avec un quartz couleur de bois ou de corne, qui fait feu contre l’acier ; on y voit quelques petites taches vertes, lesquelles ne sont que des cristaux qui ressemblent aux émeraudes en groupes, et dont l’intérieur contient de petits grains d’or[6]. Presque toutes les autres provinces du Mexique ont aussi des mines d’or ou des mines d’argent[7] plus ou moins mêlé d’or ; selon le même M. Bolwes, celle de Mezquital, quoique la meilleure, ne donne au quintal que 30 onces d’argent et 22 12 grains d’or[8] ; mais il y a apparence qu’il a été mal informé sur la nature et le produit de cette mine ; car, si elle ne tenait en effet que 22 12 grains grains d’or, sur 30 onces d’argent par quintal, ce qui ne ferait pas 6 grains d’or par marc d’argent, on n’en ferait pas le départ à la monnaie de Mexico, puisqu’il est réglé par les ordonnances qu’on ne séparera que l’argent tenant par marc 27 grains d’or et au-dessus, et qu’autrefois il fallait 30 grains pour qu’on en fît le départ, ce qui est, comme l’on voit, une très petite quantité d’or en comparaison de celle de l’argent : et cet argent du Mexique, restant toujours mêlé d’un peu d’or, même après les opérations du départ, est plus estimé que celui du
- ↑ Voyage de Coréal ; Paris, 1722, t. Ier, p. 8.
- ↑ Histoire générale des Voyages, t. X, p. 353.
- ↑ Idem, t. XIV, p. 336.
- ↑ Idem, t. XIII, p. 277.
- ↑ Voyage de Wafer ; suite de ceux de Dampierre, t. IV, p. 170.
- ↑ Histoire naturelle d’Espagne, p. 149.
- ↑ Dans la province qui se nomme proprement Mexique, les cantons de Tuculula et de Tiapa, au sud, ont quantité de veines d’or et d’argent… Les mines d’or de la province de Chiapa, qui étaient fort abondantes autrefois, sont aujourd’hui épuisées ; cependant il se trouve encore des veines d’or dans ses montagnes, mais elles sont abandonnées… Vers Golfo Dolce, les historiens disent qu’il y a une mine d’or fort abondante… Les montagnes qui séparent les Honduras de la province de Nicaragua ont fourni beaucoup d’or et d’argent aux Espagnols… Ses principales mines sont celles de Valladolid ou Comayagua, celle de Gracias à Dios, et celles des vallées de Xaticalpa et d’Olancho, dont tous les torrents roulent de l’or… Il y avait aussi de l’or dans la province de Costa Ricca et dans celle de Veraguas. Histoire générale des Voyages, t. XII, p. 648.
- ↑ Histoire naturelle d’Espagne, p. 149.
Domingue, t. Ier, p. 206. — Il se faisait, dans les commencements de la découverte de Saint-Domingue, quatre fontes d’or chaque année, deux dans la ville de Buena-Ventura pour les vieilles et les nouvelles mines de Saint-Christophe, et deux à la Conception, qu’on appelait communément la ville de la Vega, pour les mines de Cibao et les autres qui se trouvaient plus à portée de cette place. Chaque fonte fournissait, dans la première de ces deux villes, cent dix ou cent vingt mille marcs ; celle de la Vega, cent vingt-cinq ou cent trente, et quelquefois cent quarante mille marcs : de sorte que l’or qui se tirait tous les ans des mines de toute l’île montait à quatre cent soixante mille marcs. Idem, p. 265 et 266.