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La différence la plus constante que l’on puisse prendre entre chacun des termes qui expriment le temps du refroidissement, depuis l’instant où l’on tire les boulets du feu jusqu’à celui où on peut les toucher sans se brûler, se trouve être de vingt-quatre minutes : car, en supposant chaque terme augmenté de vingt-quatre, on aura :

12′, 36′, 60′, 84′, 108′, 132′, 156′, 180′, 204′, 228′,

et la suite des temps réels de ces refroidissements trouvés par les expériences précédentes est :

12′, 35′ 1/2, 58′, 80′, 102′, 127′, 156′, 182′, 205′, 232′,

ce qui approche de la première autant que l’expérience peut approcher du calcul.

De même la différence la plus constante que l’on puisse prendre entre chacun des termes du refroidissement jusqu’à la température actuelle, se trouve être de cinquante-quatre minutes : car, en supposant chaque terme augmenté de cinquante-quatre, on aura :

39′, 93′, 147′, 201′, 255′, 309′, 363′, 417′, 471′, 525′,

et la suite des temps réels de ce refroidissement, trouvés par les expériences précédentes, est :

39′, 93′, 145′, 196′, 248′, 308′, 356′, 415′, 466′, 522′,

ce qui approche aussi beaucoup de la première suite supposée.

J’ai fait une seconde et une troisième fois les mêmes expériences sur les mêmes boulets ; mais j’ai vu que je ne pouvais compter que sur les premières, parce que je me suis aperçu qu’à chaque fois qu’on chauffait les boulets, ils perdaient considérablement de leur poids ; car

  1. Le boulet d’un demi-pouce après avoir été chauffé trois fois avait perdu environ la dix-huitème partie de son poids.
  2. Le boulet d’un pouce après avoir été chauffé trois fois avait perdu environ la seizième partie de son poids.
  3. Le boulet d’un pouce et demi après avoir été chauffé trois fois avait perdu la quinzième partie de son poids.
  4. Le boulet de deux pouces après avoir été chauffé trois fois avait perdu à peu près la quatorzième partie de son poids.
  5. Le boulet de deux pouces et demi après avoir été chauffé trois fois avait perdu à peu près la treizième partie de son poids.
  6. Le boulet de trois pouces après avoir été chauffé trois fois avait perdu à peu près la treizième partie de son poids.
  7. Le boulet de trois pouces et demi après avoir été chauffé trois fois avait perdu encore un peu plus de la treizième partie de son poids.
  8. Le boulet de quatre pouces après avoir été chauffé trois fois avait perdu la douzième partie et demie de son poids.
  9. Le boulet de quatre pouces et demi après avoir été chauffé trois fois avait perdu un peu plus de la douzième partie et demie de son poids.
  10. Le boulet de cinq pouces après avoir été chauffé trois fois avait perdu à très peu près la douzième de son poids, car il pesait, avant d’avoir été chauffé, vingt livres dix onces un gros cinquante-neuf grains[1].
  1. Je n’ai pas eu occasion de faire les mêmes expériences sur des boulets de fonte de fer ; mais M. de Montbeillard, lieutenant-colonel du régiment Royal-Artillerie, m’a communiqué la note suivante qui y supplée parfaitement. On a pesé plusieurs boulets avant de les chauffer, qui se sont trouvés du poids de vingt-sept livres et plus. Après l’opération, ils ont été réduits à vingt-quatre livres et un quart et vingt-quatre livres et demie. On a vérifié, sur une grande quantité de boulets, que plus on les a chauffés et plus ils ont augmenté de vo-