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Le refroidissement de cette planète a donc été prolongé de 3 307 ans 1/2 pendant la première période de 50 884 ans 1/2, et sera prolongé de même par la chaleur du soleil de 82 688 ans pour la seconde période. Ajoutant ces deux nombres d’années à celui des deux périodes, on aura 187 765 ans environ. D’où l’on voit que ce ne sera que dans l’année 187 765 de la formation des planètes que Mercure sera refroidi à 1/25 de la température actuelle de la terre.

Vénus, dont le diamètre est 17/28 de celui de la terre, se serait refroidie au point de notre température actuelle en 88 815 ans, dans la supposition que la terre se fût refroidie à ce même point en 74 047 ans ; mais comme elle ne s’est réellement refroidie à la température actuelle qu’en 74 832 ans, Vénus n’a pu se refroidir de même qu’en 89 767 ans environ, en supposant encore que rien n’eût compensé la perte de sa chaleur propre. Mais sa distance au soleil étant à celle de la terre au même astre, comme 7 sont à 10 ; il s’ensuit que la chaleur que Vénus reçoit du soleil, en comparaison de celle que reçoit la terre, est : : 100 : 49. Dès lors la compensation que fera la chaleur du soleil lorsque cette planète sera à la température actuelle de la terre, au lieu de n’être que 1/50, sera 2 1/50/50 ; et dans le temps de son incandescence, cette compensation n’a été que 2 1/50/1250. Ajoutant ces deux termes de compensation du premier et du dernier temps de cette première période de 89 757 ans, on aura 52 26/50/1250, qui étant multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 656 1/2/1250 pour la compensation totale qu’a faite et que fera la chaleur du soleil pendant cette première période de 89 757 ans. Et comme la perte totale de la chaleur propre est à la compensation totale en même raison que le temps de la période est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 656 1/2/1250 : : 89 757 : 1 885 ans 1/2 environ. Ainsi le prolongement du refroidissement de cette planète, par la chaleur du soleil, sera de 1 885 ans 1/2 environ, pendant cette première période de 89 757 ans. D’où l’on voit que ce sera dans l’année 91 643 de la formation des planètes, c’est-à-dire dans 16 811 ans que cette planète jouira de la même température dont jouit aujourd’hui la terre.

Dans la seconde période, la compensation étant au commencement 2 1/50/50, et à la fin 50 1/2/50, on aura, en ajoutant ces termes, 52 13/25/50, qui multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 656 1/2/50 ou 13 13/100 pour la compensation totale par la chaleur du soleil pendant cette seconde période. Et comme la perte de la chaleur propre est à la compensation en même raison que le temps de la période est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 13 13/100 : : 89 757 : 47 140 ans 9/25 environ. Ainsi le temps dont la chaleur du soleil a prolongé le refroidissement de Vénus, étant pour la première période de 1 885 ans 1/2, sera pour la seconde de 47 140 ans 9/25 environ.

Le moment où la chaleur du soleil sera égale à la chaleur propre de cette planète, se trouve au 24 76/101, terme de l’écoulement du temps de cette seconde période, qui multiplié par 3 590 7/25 environ, nombre des années de chaque terme de ces périodes de 89 757 ans, donne 86 167 ans 7/25 environ, lesquels étant ajoutés aux 89 757 ans de la période, on voit que ce ne sera que dans l’année 175 924 de la formation des planètes que la chaleur du soleil sera égale à la chaleur propre de Vénus.

Le refroidissement de cette planète sera donc prolongé de 1 885 ans 1/2, pendant la première période de 89 757 ans, et sera prolongé de même de 47 140 ans 9/25 dans la seconde période ; en ajoutant ces deux nombres d’années à celui des deux périodes, qui est de 179 514 ans, on voit que ce ne sera que dans l’année 228 540 de la formation des planètes que Vénus sera refroidie à 1/25 de la température actuelle de la terre.