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2o La rivière Ouassa, rapide et dirigée de même, et d’à peu près une lieue d’embouchure.

3o L’Oyapok, encore plus rapide que l’Ouassa et venant de plus loin, avec une embouchure à peu près égale.

4o L’Aprouak, à peu près de même étendue de cours et d’embouchure que l’Ouassa.

5o La rivière Kaw, qui est plus petite, tant de cours que d’embouchure, mais très rapide, quoiqu’elle ne vienne que d’une savane noyée à vingt-cinq ou trente lieues de la mer.

6o L’Oyak, qui est une rivière très considérable, qui se sépare en deux branches à son embouchure, pour former l’île de Cayenne : cette rivière Oyak en reçoit une autre à vingt ou vingt-cinq lieues de distance, qu’on appelle l’Oraput, laquelle est très impétueuse et qui prend sa source dans une montagne de rochers, d’où elle descend par des torrents très rapides.

7o L’un des bras de l’Oyak se réunit près de son embouchure avec la rivière de Cayenne, et ces deux rivières réunies ont plus d’une lieue de largeur ; l’autre bras de l’Oyak n’a guère qu’une demi-lieue.

8o La rivière de Kourou qui est très rapide et qui a plus d’une demi-lieue de largeur vers son embouchure, sans compter le Macousia, qui ne vient pas de loin, mais qui ne laisse pas de fournir beaucoup d’eau.

9o Le Sinamari, dont le lit est assez serré, mais qui est d’une grande impétuosité et qui vient de fort loin.

10o Le fleuve Marioni, dans lequel on a remonté très haut, quoiqu’il soit de la plus grande rapidité : il a plus d’une lieue d’embouchure, et c’est après l’Amazone le fleuve qui fournit la plus grande quantité d’eau ; son embouchure est nette, au lieu que les embouchures de l’Amazone et de l’Orénoque sont semées d’une grande quantité d’îles.

11o Les rivières de Surinam, de Berbiché et d’Essequebé, et quelques autres jusqu’à l’Orénoque, qui, comme l’on sait, est un fleuve très grand. Il paraît que c’est de leurs limons accumulés et des terres que ces rivières ont entraînées des montagnes que sont formées toutes les parties basses de ce vaste continent, dans le milieu duquel on ne trouve que quelques montagnes, dont la plupart ont été des volcans, et qui sont trop peu élevées pour que les neiges et les glaces puissent couvrir leurs sommets.

Il paraît donc que c’est par le concours de tous les courants de ce grand nombre de fleuves que s’est formé le courant général de la mer depuis Cayenne aux Antilles, ou plutôt depuis l’Amazone ; et ce courant général dans ces parages s’étend peut-être à plus de soixante lieues de distance de la côte orientale de la Guyane.





ADDITIONS

À L’ARTICLE QUI A POUR TITRE : DE LA PRODUCTION DES COUCHES OU LITS DE TERRE.



I. — Sur les couches ou lits de terre en différents endroits.

Nous avons quelques exemples des fouilles et des puits, dans lesquels on a observé les différentes natures des couches ou lits de terre jusqu’à de certaines profondeurs ; celle du puits d’Amsterdam, qui descendait à 232 pieds, celle du puits de Marly-la-Ville jusqu’à 100 pieds ; et nous pourrions en citer plusieurs autres exemples, si les observateurs étaient