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ADDITIONS ET CORRECTIONS
AUX ARTICLES QUI CONTIENNENT LES
PREUVES DE LA THÉORIE DE LA TERRE




ADDITIONS

À L’ARTICLE QUI A POUR TITRE : DE LA FORMATION DES PLANÈTES.



I. — Sur la distance de la terre au soleil.

J’ai dit « que la terre est située à trente millions de lieues du soleil, » et c’était en effet l’opinion commune des astronomes en 1745, lorsque j’ai écrit ce Traité de la formation des planètes ; mais de nouvelles observations, et surtout la dernière, faite en 1769, du passage de Vénus sur le disque du soleil, nous ont démontré que cette distance de trente millions doit être augmentée de trois ou quatre millions de lieues ; et c’est par cette raison que, dans les deux mémoires de la partie hypothétique de cet ouvrage, j’ai toujours compté trente-trois millions de lieues et non pas trente, pour la distance moyenne de la terre au soleil. Je suis obligé de faire cette remarque, afin qu’on ne me mette pas en opposition avec moi-même.

Je dois encore remarquer que, non seulement on a reconnu par les nouvelles observations que le soleil était à quatre millions de lieues de plus de distance de la terre, mais aussi qu’il était plus volumineux d’un sixième, et que par conséquent le volume entier des planètes n’est guère que la huit centième partie de celui du soleil, et non pas la six cent cinquantième partie, comme je l’ai avancé, d’après les connaissances que nous avions en 1745 sur ce sujet ; cette différence en moins rend d’autant plus plausible la possibilité de cette projection de la matière des planètes hors du soleil.


II. — Sur la matière du soleil et des planètes.

J’ai dit « que la matière opaque qui compose le corps des planètes fut réellement séparée de la matière lumineuse qui compose le soleil. »

Cela pourrait induire en erreur : car la matière des planètes, au sortir du soleil, était aussi lumineuse que la matière même de cet astre ; et les planètes ne sont devenues opaques, ou pour mieux dire obscures, que quand leur état d’incandescence a cessé. J’ai déterminé la durée de cet état d’incandescence dans plusieurs matières que j’ai soumises à l’expérience, et j’en ai conclu, par analogie, la durée de l’incandescence de chaque planète dans le premier mémoire de la partie hypothétique.

Au reste, comme le torrent de la matière projetée par la comète, hors du corps du soleil a traversé l’immense atmosphère de cet astre, il en a entraîné les parties volatiles,