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l’équateur, la durée des jours et celle des nuits restent égales ; dans tous les points intermédiaires à l’équateur et au pôle nord les jours sont plus longs que les nuits, tandis qu’ils sont plus courts que les nuits dans tous les points situés entre l’équateur et le pôle sud.

Ces phénomènes vont en s’accentuant parce que le pôle nord se dirige toujours de plus en plus vers le soleil, jusqu’au 21 juin environ, époque que l’on désigne sous le nom de solstice. Les jours ont alors atteint, dans toutes les régions situées au nord de l’équateur, leur plus grande longueur, l’obliquité de l’axe de rotation de la terre par rapport au plan de l’orbite terrestre est à son maximum. À partir de ce moment le pôle nord revient sur ses pas, il s’éloigne chaque jour de plus en plus du soleil, jusqu’à ce que l’axe de rotation de la terre soit revenu se placer de nouveau dans le plan de l’orbite terrestre, ce qui a lieu vers le 22 septembre (équinoxe d’automne). Pendant toute cette période, le pôle nord voit encore le soleil d’une façon constante, mais le soleil s’y rapproche de plus en plus de l’horizon ; le pôle sud continue à rester dans une nuit perpétuelle ; l’équateur jouit encore de jours et de nuits d’égale durée ; tous les points situés entre le pôle nord et l’équateur voient diminuer la longueur de leurs jours et augmenter celle de leurs nuits. À partir du 22 septembre, l’axe de la terre recommence à devenir oblique par rapport au plan de l’orbite terrestre, mais cette fois-ci, le pôle nord s’écarte de plus en plus du soleil, tandis que le pôle sud se dirige chaque jour davantage vers cet astre. Le pôle nord rentre dans la nuit, le pôle sud au contraire rentre dans la lumière qu’il conservera pendant six mois. L’obliquité de l’axe terrestre augmente ainsi jusqu’au 21 décembre qui est le solstice d’hiver. À ce moment les points situés entre le pôle sud et l’équateur jouissent des jours les plus longs, tandis que tous ceux qui sont intermédiaires au pôle nord et à l’équateur ont leurs jours les plus courts. Du 21 décembre au 22 mars, le pôle sud s’éloigne de nouveau du soleil, et le 22 mars les choses sont dans l’état où nous les avons prises au début de cet exposé.

Si la durée de ces phénomènes était absolument constante, la durée des saisons, en un point déterminé de la terre, serait la même depuis que la terre existe et resterait la même jusqu’à la destruction de notre planète ; mais il n’en est pas ainsi. Chaque année, les époques exactes des équinoxes, c’est-à-dire les moments où l’axe de la terre se trouve situé exactement dans le plan de l’orbite terrestre ; chaque année, dis-je, ces moments avancent dans une mesure très faible, il est vrai, mais cependant perceptible, de sorte qu’ils coïncident chaque année en des points différents de l’orbite terrestre ; c’est ce phénomène que l’on a désigné sous le nom de précession des équinoxes. Il s’effectue de telle sorte qu’il s’écoulera vingt-cinq mille huit cent soixante-huit ans avant que l’équinoxe de printemps, par exemple, se produise de nouveau dans le point exact de l’orbite terrestre où il s’est produit cette année. Je dois ajouter immédiatement