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divisions ayant une réelle valeur dans la troisième époque de l’histoire de la de la terre. Divisions de la troisième époque. Celle-ci est cependant d’une telle étendue qu’il a été nécessaire, afin de mettre de l’ordre dans les recherches géologiques, de la diviser en un certain nombre de phases. Mais il importe de ne pas perdre de vue que ces divisions, comme toutes celles qu’établissent les naturalistes, ne répondent à rien de réel. L’évolution de la terre s’est faite lentement, de même que celle des animaux et des végétaux ; elle ne s’est pas faite de la même façon, en même temps dans les divers points de la surface de notre planète, telle partie étant couverte par les eaux quand telle autre était à sec, et réciproquement. Rappelons encore que les traces d’un certain nombre de transformations subies par la surface du globe ont été effacées, en sorte que, même dans une localité déterminée, nous trouvons aujourd’hui des lacunes qu’il est fort difficile de combler. Toutes les divisions qu’il nous conviendra d’établir dans cette évolution ne peuvent donc être que factices.

Quoi qu’il en soit, les géologues sont aujourd’hui à peu près unanimes pour diviser notre troisième époque de l’évolution de la terre en trois grandes phases ou formations : phases primaire, secondaire et tertiaire. On y ajoute d’ordinaire une quatrième phase désignée sous le nom de quaternaire, répondant à la période contemporaine de l’histoire de la terre. Nous conserverons cette phase sous le titre de phase contemporaine. Nous nous bornerons à jeter un coup d’œil sur ces différentes phases, nous bornant à indiquer les phénomènes principaux qui se sont produits pendant leur durée, les groupes d’animaux ou de végétaux qui les caractérisent et la nature des principaux terrains qui entrent dans leur composition.

Phase primaire. La phase primaire peut être assez facilement divisée en deux périodes : l’une plus ancienne, désignée généralement sous le nom d’archaïque, l’autre plus récente, à laquelle nous donnons le nom de période paléozoïque.

Période archaïque. Les couches de terrain que l’on considère comme s’étant formées pendant la période archaïque atteignent une épaisseur que l’on évalue à plus de 30 000 mètres et qui est peut-être plus considérable encore, car on n’a jamais vu les couches sous-jacentes qui doivent répondre au noyau du globe, à cette partie de notre planète qui n’a jamais subi l’action des eaux de la mer ou des pluies, protégée qu’elle est par les dépôts sédimentaires qui la recouvrent. On admet généralement que cette formation s’étend sur toute la surface de la terre ; on l’a trouvée en effet partout où on l’a cherchée avec des caractères pétrographiques et paléontologiques semblables. Les partisans de l’océan universel en concluent qu’elle a dû se produire partout en même temps et de la même façon, dans le fond de l’océan primitif et universel ; mais il faut bien reconnaître que cette opinion n’a pas grand fondement. En effet, les partisans de l’océan universel s’appuient pour admettre cet océan sur la présence des terrains archaïques dans tous les points du globe qui ont été explorés, et, d’autre part, ils attribuent à l’océan universel la production des