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LA COMTESSE D’HOUDETOT.

à une femme qui, pendant près de cinquante ans, m’a montré une constante bienveillance, et dont la société m’a procuré des jouissances dont, malheureusement, les éléments n’existent plus.

» Mes vœux seront comblés si les lignes que je viens de tracer pouvaient porter le moindre adoucissement à la douleur trop légitime d’une famille nombreuse et respectable, dans laquelle on peut retrouver, différemment répartis, les dons de l’esprit et les vertus sociales dont madame de Houdelot lui a offert le modèle. »


Ce panégyrique, déposé comme un bouquet funèbre, sur la tombe de madame d’Houdetot, par la main respectueuse de Suard, n’est point exagéré. Il résume bien sa vie, et donne un relief mérité aux qualités de son cœur et de son esprit, aux nobles occupations qu’elle recherchait, au charme de son commerce, bref à l’excellence de sa nature. Rousseau, en se passionnant pour elle, n’avait point manqué de clairvoyance. On comprend qu’il ait trouvé, pour lui dire son amour, des accents, des aveux comme peu de femmes en ont entendus.