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six ponts, est la paroisse de Cayrac. Près de Lescapon sont aussi de grands abords de palus, il y a semblablement cinq ou six ponts. » (Inventaire).




XVIIe Siècle.



L’état des côtes médocaines au XVIIe siècle nous est indiqua par les textes et les cartes géographiques de l’époque. Parmi ces dernières, il en est une des plus curieuses et des moins connues que nous avons déjà citée ; elle appartient aux archives de la Conservation des Forêts à Bordeaux, elle paraît dater de 1650 et être une copie de la carte de Blaw (1638) ; son échelle est probablement de 2 pouces anglais pour 1 mille de 1 760 yards, soit 1/31 679 (1 760 yards = 1 609 mètres).

En général, tous ces documents sont loin d’offrir une exactitude absolue, et les cartes les meilleures en apparence renferment bien des erreurs. Il n’y faut donc voir que l’ensemble et non y chercher la correction des détails.

Une remarque première à faire, c’est que la silhouette générale des côtes tant fluviale que maritime est la même qu’à notre époque ; seulement ses proportions sont plus larges, les pointes plus saillantes et plus nombreuses, au moins du côté de l’Océan. Cela doit être, les progrès de la mer s’ accentuant d’année en année et n’ayant pas alors modifié aussi profondément les lignes des rivages.

Observation analogue pour tes dunes, qui occupent tout le littoral maritime ; mais elles ne pénètrent pas si loin qu’aujourd’hui dans l’intérieur du pays.

Par contre, les eaux du fleuve couvrent encore beaucoup de terrains actuellement asséchés et sa rive est un peu à l’ouest de sa position actuelle.

L’îlot de Cordouan est assez étendu. Les cartes le représentent ordinairement très allongé dans le sens du S.-E. au N.-O., avec deux petites ramifications rocheuses de chaque côté orientées de même. Berey nous a laissé une intéressante, sinon très fidèle reproduction de Cordouan datée de 1669 et qu’il a gravée dans le coin d’une grande planche représentant une vue panoramique de Bordeaux à l’époque. On voit le phare, d’une architecture très ornée, bâti sur une pointe de l’îlot et présentant un côté de sa base aux lames de l’océan. Du côté opposé, au pied même de l’édifice, est un petit groupe de bâtisses.