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Bordeaux dans laquelle on mentionne des baleines échouées à la côte de Lège et de Buch avec les harpons dont elles sont blessées et il décrit cette pêche : « La pêche de la baleine, qui fréquentoit pour lors nos parages, dit Baurein, étoit une autre source de richesse pour ce même pays. » Mais, ajoute-t-il, « on ne fait plus depuis longtemps d’autre pèche sur nos côtes que celle du poisson de marée. »

L’inventaire de la sirie de Lesparre dit encore: « L’Estey de Talais… est à une lieue de la canau de St  Vivien. Sera remarqué qu’audit lieu il y a de belles prairies où il se pourroit faire de beaux prés enfermés qu’ils appellent barrails. Le lieu de Talais se pourroit augmenter de beaucoup par le moyen des prairies. Ce que l’on avoit commencé faire aux années 1580 et 1581… »

Sur toute cette côte fluviale, on retrouve d’anciennes dérivations de la Gironde transformées en marais, puis en palus, qui servent de pâturages et qui sont traversés par de grands chenaux se déversant dans le fleuve et venant de fort loin, souvent par exemple de Vensac, Lesparre et au delà. L’inventaire en compte onze depuis l’estey de St -Vincent (Trompeloup) jusqu’à l’embouchure du fleuve. Dans ces chenaux pénètrent des barques pour le commerce du poisson, du sel, etc.

« Elle (la 9e canau) se trouve au lieu appelé St -Vivien… Auquel lieu il y a une grande palu qui va respondre à celle de Cayrac… et l’une palu correspondant à l’autre de sorte que par les deux bouts aboutissent à ladite rivière de Gironde. C’est ce que l’on dit et comme a esté dit ci-dessus par l’ingénieur que les bateaux pourroient venir au chasteau de Lesparre. »

« … L’isle de Jau se trouve sur la rivière de Gironde… >

Le plateau de Jau-Dignac-Loirac figure encore comme île sur une carte de 1742 avec cette mention : Isle de Jau ou Petite Flandre. Au XVIe siècle, il était réellement séparé du continent par de larges marais et de profonds esteys qui lui méritaient parfaitement la qualification d’île.

« (La 8e canau)… est au lieu-dit Pont de Guy distant de demi-lieue de la rouille de Balirac… la plus grande partie des eaux de la grand Palu qui va respondre près du chasteau de Lesparre s’écoulent à ladite canau, laquelle Palu dure 2 lieues et demie de longueur jusques au chasteau de Lesparre et de largeur une lieue. Ladite canau autrefois et du temps que le Président Mulet étoit baillif a été comme l’on dit fossoyée la longueur d’un quart de lieue. Laquelle si elle eust été parachevée de fossoyer, le seigneur de Lesparre auroit tiré grand profit par l’abonnissement de celle-ci, tant par le plantement d’aubarèdes qui se pourroit faire, que par nombre grand d’inféodations. » Les aubarèdes étaient des saussaies.

» Tirant devers Lesparre qui sont les grandes eaux et cinq ou