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dements de vieilhes masures, qui a esté autrefois le chasteau du baron de Carcans. Car ledit lieu a porté anciennement titre de baronnie, comme il se void par les dons faits à la dite terre par ces mots : Les terres et baronnies de Lesparre et de Carcans. »

Le même document porte qu’au milieu du bourg était une fontaine miraculeuse.

Aujourd’hui les ruines du château ont disparu et fait place à un moulin à vent juché sur la butte.


XVIe siècle.

Divers documents, entre autres l’inventaire de la terre de Lesparre, dresse vers 1585 pour la vente de celle seigneurie, qui appartenait alors au duc et à la duchesse de Nevers, et quelques textes des archives nationales ou départementales relatifs à l’abbaye de Ste-Croix de Bordeaux, renferment des détails et descriptions qui permettent de se rendre compte de l’état du littoral Médocain au XVIe siècle. Il convient donc de les donner ici tout au long.

Littoral maritime. — L’île de Cordouan se rétrécissait de plus en plus en même temps que le passage, ouvert par l’Océan entre elle et la terre ferme, s’agrandissait d’année en année. Ce passage, dit passe de Grave, avait, en 1575, 5 000 pas, soit environ 4 kilomètres de largeur, d’après Vinet (voir page 35). L’inventaire de la sirie de Lesparre porte : « La tour de Cordouan placée d’une lieue avant dans ladite grande mer à main gauche. À la main droite, sont le Pas des Asnes et audit lieu rades des navires pour l’attente du temps pour l’entrée et l’issue des navires. Audit pas des Anes la Couvreau et Pas de Graves qui sont à l’entrée et embouchure de ladite grand mer, demeurent lesdits navires à cause du mauvais temps plus de quinze jours devant ledit lieu de Cabens et Verdon, le tout juridiction de Lesparre. » La tour de Cordouan venait d’être rebâtie en 1584 par l’architecte Louis de Foix sur l’île assez grande encore pour que les ouvriers aient pu y installer autour du phare leur village temporaire. La carte de J. Waghenaer (1590, Miroir de la mer) donne Cordouan comme une île assez spacieuse sur laquelle est bâti un édifice fortifié important. Une tour ou donjon s’élève du milieu des fortifications. D’après cette carte il semble que les navires ne passent encore qu’au nord de Cordouan, la passe de Grave n’étant