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conduire, moyennant le consentement des dits seigneurs, toutes sortes de bestiaux et de les faire pacager dans les terrains situés entre le ruisseau de Lacanau et le lieu du Poth : « A rivo de Lacanau usque ad locum vocatum au Poth qui locus est in introitu forestæ domini de Sparrâ parte landarum »

À propos de ce droit de pâturage, citons cette note de Baurein : « La paroisse de St -Trélody est séparée de celle de St -Germain d’Esteuil par la passe Castillonnaise ou chemin Baccau. Elle étoit ainsi appelée parce que c’étoit par cette passe ou chemin qu’on conduisoit dans la forêt de Lesparre les vaches qui venoient des lieux situés dans la seigneurie de CastiJJon ou sur les bords de la rivière de Gironde. »

Un titre du 16 février 1347 porte que Guillaume du Bourg rend hommage pour la Prévôté de la forêt de la Règue qui s’étend jusqu’au Mont blanc, et qu’en sa qualité de prévôt il a droit à une portion de chaque cerf ou sanglier tué en forêt.

Le 10 juin 1362, Aymeric du Bourg rend hommage à Florimond, seigneur de Lesparre, pour le droit de chasse dans la forêt de Lesparre.

Quelques remarques sont à faire sur les textes qui précèdent ; Naujac et Maganhan ou Magagnan subsistent encore et aussi Cartignac qui n’est plus aujourd’hui qu’un petit hameau dépendant de Hourtin, tandis que c’était l’inverse autrefois, la paroisse d’Hourtin ne datant que de 1628 ; Pélos était évidemment au nord ou à l’ouest de Naujac, d’après le tracé que suit la limite de la prévôté d’Arrobert. Il est qualifié de port ; la rivière d’Anchise sur laquelle il était se déversait alors directement dans l’Océan. Le grand chemin de Carcans est encore connu entre Hourtin et Carcans.

Quant aux lieux dits Onhac et Lentz Deforcadengues on n’en trouve plus trace aujourd’hui.

L’étang de Lacanau communiquait encore avec la mer par le ruisseau du même nom qui était son déversoir dans l’Océan et le port s’appelait port Maurice, à en croire de vieux titres des Verthamon, anciens seigneurs de Lacanau. Il en était de même de l’étang d’Hourtin, dont le boucaut ne devait cependant pas tarder à s’obstruer complètement. En effet, nous verrons qu’en 1585 cet étang ne renferme que de l’eau douce, ce qui prouve que sa séparation d’avec la mer était déjà assez ancienne à la fin du XVIe siècle, la salure des eaux ayant disparu.

Le ruisseau de Lacanau et le lieu du Poth marquaient la limite sud à la fois de la forêt de Lesparre et de la baronnie de Carcans, car cette dernière dépendait de la seigneurie de Lesparre,

La forêt ne formait pas un massif absolument continu ni de limites nettes et régulières. Dans les enclaves et sur ses bords se trouvaient plusieurs villages ou lieux habités.

Parmi ceux-là citons d’abord Grayan et auprès le fief de Martignan