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Enracinement. — L’enracinement du pin maritime est très développé, à la fois traçant et pivotant. « On a vu quelquefois des souches de pin maritime s’accroître après l’exploitation de l’arbre et l’on a constaté, comme pour le sapin, qu’elles se trouvaient soudées par les racines avec celles de pins réservés dans le voisinage. » (Mathieu). L’extension de ses racines traçantes et pivotantes permet au pin maritime de résister victorieusement, malgré la nature du sol, aux vents violents qui règnent sur les dunes. Les chablis sont très rares dans les forêts de ces régions, malgré l’impétuosité de certains coups de vent. Ce fait est remarquable.


Fructification. — La floraison est monoïque. Les cônes mûrissent à l’automne de la seconde année et la graine se disséminé naturellement au printemps de l’année suivante. D’expériences faites par nous, il résulte que les cônes renferment en moyenne 144 graines chacun. Suivant Mathieu et Bagneris, le kilogramme de ces graines désailées en contient 22 000, et il en faut 13 300 pour le litre qui pèse 598 gr. Des expériences faites par d’autres forestiers (E. Buffault) ont donné des chiffres un peu différents : 18600 au kilogramme et 11200 au litre. L’hectolitre pèse 60 kilogrammes.

« La fertilité de cet arbre est extraordinaire. Il porte fruit presque tous les ans et dès l’âge de ta à 15 ans, quelquefois, plus jeune. Néanmoins, pour être sûr de la bonté des graines, il convient de ne les cueillir que sur des arbres plus âgés. » (Lorentz et Parade). Vers l’âge de 25 ans, la fructification devient très abondante à peu prés tous les ans. À tel point qu’il se forme constamment sous les grands “arbres un sous-bois très dense de jeunes pins, qui périt à la longue sous le couvert, mais se renouvelle sans cesse. À tel point aussi que l’on peut faire des coupes à blanc étoc sur des surfaces considérables (200 hect. et plus) sans craindre de compromettre la régénération et que trois ou quatre ans après cette coupe des fourrés de jeunes pins très bien venants, presque sans vides, remplacent la vieille futaie abattue. (Nombreux exemples dans les forêts de l’État et dans les forêts particulières du Flamand et de Soulac). Cette même abondance de fructification permet à bien des lèdes littorales des forêts de l’État de se boiser peu à peu d’elles-mêmes et aux bois particuliers et communaux traités par la méthode du jardinage de se perpétuer par les voies naturelles.

La graine conserve sa faculté germinative 3 ou 4 ans. Mise en terre, elle peut lever au bout de 15 jours, comme aussi faire attendre longtemps sa germination, surtout dans le sable ordinairement sec des dunes. On ne doit donc pas s’étonner dans l’année qui suit un tenais de ne pas avoir une réussite complète, surtout si les pluies ont été rares ;il est a peu prés sûr que beaucoup de graines qui ne se seront pas trouvées dans les conditions nécessaires à leur germination