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Après, inaugurant l’ère moderne et se continuant de nos jours encore, sont venus d’un côté les vases de la Gironde sur la rive fluviale du Médoc, de l’autre les sables des dunes sur sa rive maritime.

Un sondage exécuté à la maison de Grave (forêt domaniale de Soulac, altitude 9m), sous la direction des Ponts et chaussées, a donné les résultats suivants qui corroborent l’énumération géologique que nous venons de faire :

épaisseur épaisseur cumulée

1. Sable des dunes jaunâtre micacé . . . . . . 7m40 7m40

2. Vase grisâtre micacée . . . . . . . . . . . . 2 80 10 20

3. Marne jaunâtre un peu micacée. . . . . . . 2 90 13 10

4. Sable argileux grisâtre. . . . . . . . . . . .0 30 13 40

5-19. Calcaires jaunâtres ou blanchâtres plus ou moins coquilliers, tendres et sableux 51 75 65 15

20. Sable avec débris de coquilles…….3 10 66 15 21. Calcaire sableux jaunâtre très coquillier. . 3 10 69 25

L’assise d’argile que nous avons dit être placée entre les calcaires et l’alios n’a guère été encore étudiée, à notre connaissance du moins (nous n’avons pas la prétention de combler cette lacune par ce qui va suivre et à l’aide de nos seules observations personnelles). Cette argile paraît s’étendre sous presque tout le Bas-Médoc. Nous l’avons observée affleurant sous le sable de la plage en maints endroits depuis la Claire (Cne du Verdon) jusque vers les Genêts (Cne d’Hourtin). On l’a rencontrée en creusant des puits à St-Isidore (Naujac), à Magagnan (id.), à Lesparre. Sa couleur varie du gris clair au gris noir en passant par des intermédiaires teintes de bleu et de vert. Elle est compacte, souvent dure, mais pas constamment homogène. Par endroits, notamment à la limite de Vensac et de Grayan, sur la côte (kilomètre 15), nous l’avons vue formée de plaques superposées inclinées du N-0 au S-E, ce qui indiquerait qu’elle a obéi sur ce point à des oscillations de la croûte terrestre. Au Gurp, elle affleure du reste a l’environ au-dessus du niveau des hautes marées. Ailleurs (kilomètre 8), elle présente à sa surface des feuillets minces couleur de rouille, teinte due à des dépôts d’eaux ferrugineuses tranquilles. Elle offre beaucoup (l’analogie avec la vase des temps modernes que dépose la Gironde sur sa rive gauche (anse de la Chambrette, mattes du Bas-Médoc). Mais cette argile récente est bien plus sableuse, plus friable, plus molle et bien moins grasse. Enfin à la partie supérieure de l’argile ancienne on remarque des débris de végétaux, surtout des racines de bruyère. À Soulac on y a trouvé des traces de fossés, des empreintes de pieds de bœufs et d’hommes non chaussés, des restes d’abreuvoirs à bestiaux, etc.

L’épaisseur de cette assise d’argile paraît considérable. À St-Isidore, en sondant jusqu’à 14m de profondeur on n’a trouvé que des argiles grises et blanches alternées. À Soulac entre les épis no 2 et 3 (travaux des Ponts et chaussées) on a creusé jusqu’à 15m et trouvé