Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III. OBSERVATIONS SUR LA VEGETATION DANS LES DUNES. LE PIN MARITIME. VÉGÉTAUX INTRODUITS.


Principales espèces de la flore

Bien que peu variée en raison de l’uniforme pauvreté du sol, la flore des dunes renferme cependant un certain nombre d’espaces, mime abstraction faite des végétaux introduits. Nous ne donnerons pas la liste complète de toutes ces plantes, avec leurs caractères botaniques. Cette liste serait fastidieuse et peut se trouver d’ailleurs dans les ouvrages spéciaux de botanique. Nous allons énumérer seulement les espèces spontanées qui sont caractéristiques de la région ou qui y jouent un rôle quelconque, puis les espèces subspontanées et en voie d’acclimatation, en examinant les conditions de végétation des unes et des autres.

Plantes herbacées. — Les plantes spontanées herbacées se rencontrent surtout prés de la mer, dans les lèdes littorales, parce qu’elles y trouvent plus d’humidité souterraine ou atmosphérique qu’ailleurs et qu’elles n’y sont pas étouffées par le couvert des bois comme sur la plupart des dunes. Ce n’est guère que sur les garde-feu et dans les grandes lèdes de Grayan, de Montalivet et du Flamand qu’on en rencontre. Ce sont des herbes, graminées pour la plupart, entre autres un pâturin (Poa loliacea) appelé vulgairement pelon et très abondant. Ces graminées entrent pour une maigre part dans la nourriture du bétail qu’on envoie paître sur les sables.

Prés de la côte, on voit d’abord le gourbet (psamma arenaria, appelé autrefois calamagrostis arenaria ou arundo arenaria Linn. et confondu avec l'elymus arenarius du littoral de la Manche). C’est, après le pin maritime, la plante providentielle des dunes. Elle ne se plaît que dans les sables mouvants ; aussi n’en trouve-t-on que quelques rares touffes isolées dans la partie orientale des dunes. Elle supporte les vents les plus violents, les sécheresses les plus longues, les ge-