Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les brouillards secs non suivis de pluie sont très fréquents au printemps et au début de l’été.

La neige est rare dans les dunes ; quand il en tombe, c’est en petite quantité et elle ne tait jamais de dégâts aux arbres des forêts. Le givre est à peu près inconnu.

En été, la température est parfois torride, au point de griller les jeunes pins et les morts-bois, surtout ceux qui sont à découvert. Sous les grands pins la chaleur est étouffante et cette particularité tient moins au manque de courant d’air qu’aux émanations résineuses qui imprègnent l’atmosphère et concentrent la chaleur obscure rayonnée par le sol.

C’est pendant ces mêmes chaudes journées que s’entendent par toute la forêt les craquements des pommes de pin ouvTant leurs écailles au soleil.


Vents. — Les vents de sud-ouest et de nord-ouest sont de beaucoup les vents dominants. Ils soufflent souvent en tempête, sont chauds et pluvieux. Les vents de nord et d’est, secs et froids, n’ont jamais, quelle qu’elle soit, une intensité comparable à celle qu’atteignent les premiers. Généralement, plus les vents d’ouest sont violents, moins ils durent. Pendant les beaux jours, le vent étant modéré, « suit le soleil », c’est-à-dire qu’il souffle le matin de l’est, passe au sud au milieu de la journée, puis à l’ouest avec le soleil couchant.

Dans les dunes, le vent n’a guère d’autre action que de faire voler le sable de la plage, de la dune littorale et des parties nues. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’il renverse les arbres. Lorsqu’il souffle violemment du large au moment des grandes marées, c’est alors que les lames rongent la côte et que l’érosion marine produit ses plus grands effets.


Orages. — Les orages semblent plus fréquents dans les dunes qu’ailleurs. Ils vont généralement de l’ouest à l’est. La foudre frappe très souvent les pins, et, les orages passant presque toujours au-dessus des mêmes endroits, le tonnerre tombe ordinairement sur les mêmes points de la forêt et y fait périr les pins par bouquets. On a remarqué que le tonnerre ne tombe, en général, ni sur les sommets les plus élevés, ni dans les fonds, mais sur des dunes intermédiaires ou sur les versants des hautes dunes. Pareille observation a été faite dans les sapinières des Vosges, où la foudre frappe sur les pentes à une distance du sommet égale environ au tiers de la hauteur de la montagne ou colline. Mais les orages à grêle sont rares. Les forêts des dunes, ainsi qu’il a été remarqué pour les grands massifs boisés, surtout résineux, les forêts des dunes écartent les orages à grêle et préservent de ce fléau les terres situées à l’est sur une zone large de 10 et même 20 kilomètres. Le relief des dunes doit d’ailleurs avoir une grande part dans cette action préservatrice. Rappelons aussi qu’en général.