Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rale est celle du fleuve : S-E N-O. Le long de la côte, au bord de la mer, sont les dunes et les lèdes en majeure partie boisées ou fixées formant un vaste bourrelet inégal dont la largeur varie de 1 à 6 kilomètres et l’altitude de 0 à 83 mètres. Au pied et à l’est de cette bande de montagnes sablonneuses, règne une zone marécageuse, composée d’étangs, de marais tourbeux, de cours d’eau perdus, reliée aux polders du Bas-Médoc et se terminant au nord par les palus de Soulac, les marais salants du Verdon et les mattes célèbres de l’estuaire girondin. Le trop-plein de ses eaux s’écoule dans le bassin d’Arcachon d’une part, dans la Gironde d’autre part.

Le sol du Médoc appartient aux derniers âges géologiques. Les sédiments les plus anciens sont du système éocène. C’est d’abord le calcaire à Gualtieria Orbignyana qui forme le bas plateau de Cordouan et les rochers de St -Nicolas de Grave. Un peu plus récents sont le calcaire grossier de St -Estèphe renfermant des myriades de miliolites et des empreintes de divers fossiles tels que Echinolampas ovalis, avec d’autres très voisins de ceux du calcaire grossier de Paris, et le calcaire de Bégadan à Cerithium interruptum. Ces assises s’étendent depuis Soulac jusqu’au delà de Pauillac. C’est au milieu d’elles que sont ouvertes les carrières de moellons et de pierre de taille des environs de Lesparre.

Toutes ces roches constituent donc, pour ainsi dire, le squelette, l’ossature de la presqu'île médocaine qui aura, aux débuts de son existence après la période quaternaire, des proportions bien autrement vastes que celles d’aujourd’hui, puisqu’elle comprendra tout le platin de Cordouan et s’étendra bien à l’ouest de la rive actuelle.

Immédiatement au-dessus de ces roches se sont déposés d’abord une couche d’argile, puis le sable des Landes. Ce dernier terminerait en Médoc la série des terrains tertiaires et serait contemporain des alluvions anciennes de la Bresse. 11 s’est en grande partie aggloméré en une sorte de grès appelé alios. 11 renferme parfois des poches d’argile. D’ailleurs ni la couche d’argile ni l’assise d’alios ne sont absolument continues. L’une et l’autre présentent des lacunes comblées par des terrains différents. Nous reviendrons tout à l’heure sur la nature et la formation de ces dépôts.

Enfin ces sédiments rocheux, argileux ou sablonneux ont été recouverts, mais par endroits seulement, de divers terrains d’alluvions. Les premiers sont les dépôts caillouteux du Médoc, sables argileux rouges mêlés d’une proportion énorme de cailloux de quartz, et que plusieurs auteurs estiment être une ramification du terrain diluvien des Pyrénées et du Plateau Central. Ces dépôts, formés à l’époque quaternaire, se trouvent toujours au bord du fleuve sur des plateaux et des terrasses et règnent depuis la région de Castelnau jusque vers Lesparre et St -Vivien. C’est sur eux que se trouvent installés les meilleurs vignobles.