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(Rapport sur le bassin d’Arcachon, Annales maritimes, i S37 ), les lames de fond du golfe de Gascogne venant du nord-ouest frappent obliquement le rivage et se décomposent en deux forces, l’une perpendiculaire qui amoncelle les sables, l’autre qui les pousse vers le sud. D’ailleurs, c’est un fait d’expérience que les courants marins littoraux qui charrient les sables vont du nord au sud, et il paraît qu’actuellement plus on va vers le sud, plus les apports sableux sont abondants. Ce dernier lait pourrait tenir à ce que ces courants arénifères sont également agents de corrosion sur plusieurs points de la côte. Ils l’étaient avant 1889 sur le rivage du Médoc, ils le sont encore aujourd’hui à !a passe d’Arcachon. Se chargeant ainsi en route de nouveaux matériaux, ils en ont davantage à déposer au sud vers l’extrémité de leur course.

II 3 été dit précédemment que les quantités de sable rejetées constamment par la mer sont essentiellement variables. Nous en avons trouvé une preuve certaine en étudiant la venue de ces apports sableux et en relevant à des époques successives le profil de la dune littorale sur les mêmes points. Nous avons fait les constatations ci-après :

Les apports sableux varient sur un même point suivant les époques. Ainsi au kilomètre 42,750, ils ont été ; 39"^ d’octobre 1893 à juin 1894, 7"= de juin 1894 à mai 1895, 26"= de mai 1895 à mars 1896; et au kilomètre 35i3:l,l ^û’"^ d’octobre 1893 à avril 1894, 3°" d’avril 18943 mai 1895, i?""^ de mai 1895 à janvier 1896.

Les apports sableux varient au même moment sur divers points de la côte. Ainsi d’octobre 1893 â juin 1894 ils étaient de 24°"^ au kilo- mètre 42,500, de 39°= au kilomètre 42,730, et de 2"" au kilomètre 43 ; de mai 1895 à janvier 1896 ils étaient de 30"^ au kilomètre 35,180, de 10mc aux kilomètres 35,272 et 35,304, et de 17"’’ au kilomètre 35,333.

Les apports sont plus abondants en hiver qu’en été à cause des tempêtes.

De 1893 à 1896, par mètre courant et en moyenne, la dune littorale du Flamand et d’Hourtin a reçu ; i"’’330 par mois et i5™’^96i par an. Le maximum par mois a été de S""^50o au kilomètre 42,250 de 1895 à 1896 et le minimum par mois de o""’250 au kilomètre 43 de i8q3 à 1894.

Il est à noter que sur la côte du Médoc l’apport sableux parait s’étendre vers le nord. Avant 1889, la mer ne rejetait pas de sable sur les rivages de Grayan, de Vensac et de Montalivet. Ce n’est qu’au sud du point kilométrique 20,500 (charrin des Frayres, ancienne embouchure de l’Anchise) que les sables étaient apportés. Or, depuis 1889 ou 1890, on reconnaît de légers apports sur les plages de Montalivet, et chaque année on constate que ces apports commencent un peu plus au nord que l’année précédente.

Les seuls faits d’érosion marine qui aient été connus depuis 18S9 sur la côte médocaine, abstraction faite du rivage de Soulac, ont consisté en un affouillement de la plage sablonneuse et la mise à nu