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où le port du même nom s’ouvrait jadis à de nombreux esquifs. Quantum mutatus ! Nous traversons alors la vaste lède plate du Mourey, où les moutons tondent l’herbe rase, respectant seulement les bruyères et les ajoncs. À droite et à gauche, sur cette plaine, sont posées des dunes isolées, en forme de cônes très aplatis, avancées vers le pays comme les avant-postes des sables naguère envahisseurs. Au delà s’élèvent d’autres dunes, mais elles en chaîne continue. Toutes sont couvertes de la même futaie de pins que nous voyions tout à l’heure à Hourtin, mais le sous-bois, soit de pins, soit de genêts ou d’ajoncs, y est rare. Parfois, sur la fin de l’été, dans les lèdes, de petites bruyères égaient de leurs minuscules clochettes roses la monotonie de cet ensemble.


Lède du Mourey et piquey de Bumet
(vus du sud)

Après avoir franchi la chaîne de dunes et quelques collines secon- daires, nous arrivons sur une autre grande lède plate, où les arbres courts et tourmentés font le plus souvent place à des fourrés impénétrables de bruyères et d’ajoncs, ou même à l’herbe seule. Au delà encore s’élève une nouvelle ligne de dunes peu élevées, plutôt des trucs, et très imparfaitement boisés. Après, nous retrouvons la lède garnie d’immortelles et la dune littorale d’où nous pouvons à nouveau contempler l’océan, spectacle toujours pareil et toujours attachant.

Plus variée et plus gaie est la région de Soulac et de la Pointe de