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y N. D. de la Fin des Terres», comme il disait, et s’y employa active- ment. A force de démarches, il oblinl que le Ministre autorisât à titre d’essai un commencement de déblaiement et allouât en miîme temps un crédit de 5000 francs pour la conslniction d’une maison fo- restière destinée à remplacer le logement du clocher. C’est en octobre 1859 que furent commencés les travaux. En décembre, on avait ouvert une tranchée, de 4 à 5 mètres de largeur à sa partie inférieure, dans la dune qui obstruait le côté ouest de l’église, 00 avait découvert la porte de cette façade et extrait à rinlérieur le sable qui encombrait les 3 premières travées. Les parties de l’édifice ainsi remises au jour se montrèreut en bon état de conser\’ation, démentant les craintes que cette exhumation avait fait concevoir à plusieurs pour la solidité du monument.

La réussite de ces premiers travaux détermina eu [S60 l’Etat à res- tituer la basilique au culte. Dès cette année, le aoavTil, le cardinal Donnet vint lui-même célébrer la première messe dans le vieux sanc- tuaire ressuscité.

Oti autorisa, après abatage des bois, le déblaiement tout autour de rédifice. Le D’ Kérédan suivit passionnément ces travaux et les relata dans son ouvrage Soalac el sa plage (1861). « \x déblai de Notre

> Dame de la Fin des Terres, dît-il, a coûté de longues fatigues et de 1 longues sueurs. Sables dans l’intérieur de l’édifice jusqu’au sommet ï des haulcs murailles, sables par-dessus les voùti-s, sables partout.

> Des pins avaient puisé leur nourriture dans les crevasses de l’édi- ï fice; l’un d’eux envoyait des prolongements dans l’escalier de la

> tour et semblait suivre amoureusement son circuit. Au commence-

> racnt des travaux, nous avons pénétré dans l’église par les croi-

> secs

> Maintenant que le déblai est presque terminé, le visiteur qui fran- » chit le seuil de la porteogivale duxiV siècle s’arrête frappé de sur-

> prise et d’admiration Trois belles nefs en plein cintre, effon-

1 drécs en partie par les sables ; les vestiges d’une voûle et d’une 1 abside gothique, minées par le même ennemi ; des socles, deschapi-

> teaux, des moulures d’un iravailachcvé et parfaitement conservées; » au fond du chœur l’autel de Pey-Berland ; de chaque côté, quatre » piliers soutenant cinq arceaux ; tel est le spectacle aussi saisissant 1 qu’inattendu qui s’oflfre au regard. Mais à mesure que le visiteur

> s’avance dans l’église, la tristesse s’craparc de lui Des masses

» de pierres se sont détachées des nefs Au lieu de la voûte en

» plein-cînlre, il aperçoit la voûte bleue du firmament.

» Le dallage formé par les sables et sur lequel on marche à cette

> heure n’est plus qu’à deux mètres du dallage véritable. A chaque » travée on découvre des ossements, des pierres sculptées, des figures »dc bois peintes, etc. Un squelette entier a été trouvé devant le » maitrc-autel. Il y a quelques jours, de belles moulures se sont déta- » chées du choeur. >