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> Eglise de Soulac.

> Malgré son état de ruine, malgré les sables des dunes sous les*

> quelles elle avait autrefois totalement disparu et dont les mouve-

> ments en ont rendu au jour seulement quelques parties, cette église

> est encore, non seulement par son effet pittoresque, mais aussi par

> Tampleur de son style, une des plus remarquables de la fin de la

> période romane.

> Des différences de niveau et des caractères architectoniques bien

> tranchés accusent deux époques différentes, l’une pour le corps du

> bâtiment qui est roman, Tautre {four Tabside qui est du xiv*

> siècle.

> Corps de Téglise 32"^ de long sur 18" de large divisé en trois nefe;

> celle du centre de 7" de largCj les deux autres de 4"5o, non com-

> pris l’épaisseur des piliers.

> Voûtes divisées dans le sens de la longueur en 5 travées par 4

> rangs de piliers à section carrée ou rectangulaire.

> L’abside de même largeur que la nef centrale 7" ; profonde de 1 1",

> terminée à l’est par 3 pans coupés; à deux travées; flanquée au

> nord d’une pièce de même époque ; voûtée comme l’abside à nervures

> ogivales. Au sud de l’abside, dépendance dans laquelle se trouve

> logée la tour de l’escalier.

> Sur la face ouest, on remarque le sommet des nervures de la porte » d’entrée, laquelle est ogivale du xiv* siècle, bien que les autres par-

> ties soient romanes.

» Sur l’angle nord-ouest, chocher servant d’habitation à un garde

> forestier et utilisé aussi comme balise pour la navigation. Cette

> dernière circonstance détermina l’acquisition de cette église par le

> roi en 1744, moyennant la somme de loooo^»^.

» La différence d’élévation entre l’abside et le reste du bâtiment est

> une circonstance assez remarquable. L’abside s’élève de plus de 9"

> au-dessus du corps de l’église.

> Souvent la Commission s’est occupée de rechercher s’il ne conr

> viendrait pas d’entreprendre le déblayement de ce monument. Mais

> elle a fini par s’arrêter devant les difficultés, les dangers même

> qu’il y aurait de mettre à découvert des parties enfouies depuis des

> siècles dans le sable. Tout ce qu’il y a à faire, c’est de respecter ces

> précieux débris et de ne pas en hâter la ruine complète. > Beaucoup partageaient l’avis de la Commission. Ils pensaient que

les sables étaient très salés, que le sel avait dû ronger les pierres et les mortiers, que dès leur mise à l’air les maçonneries se couvriraient de salpêtre et ne tarderaient pas à se déliter, achevant la ruine de tout le monument.

Heureusement pour ce dernier, l’idée du déblaiement avait trouvé un partisan convaincu et enthousiaste qui était loin de partager les craintes pessimistes du public. C’était le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux. Il avait foi en la c résurrection de la belle église de