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des Travaux publics à la conservation de la tour de la basilique, car dès 1833 elle y avait installé un de ses gardes préposé à la surveillance des semis des dunes de Soulac. Cette tour était en effet un logement tout trouvé, bien que peu confortable, et dispensait l’Administration de bâtir sur ce point une maison de garde.

Nous extrayons d’un rapport du Garde Général des Forêts à Lesparre, en date du 22 mars 1859, les renseignements suivants sur l’église et le clocher de cette époque : « La vieille église de Soulac est enfouie depuis plusieurs siècles sous les sables des dunes jusqu’à la hauteur des voûtes du corps de cet édifice. Ces voûtes, rompues sur plusieurs points, ont donné passage au sable qui a presque entièrement rempli l’intérieur. Au-dessus du sol s’élèvent seuls l’abside et le clocher. Les murs de ce dernier sont en assez bon état de conservation. Il sert de logement au garde du triage no 2 du cantonnement de Lesparre et de balise pour la navigation. Il vient d’être établi au sommet de ce clocher par les soins de l’Administration des Ponts et Chaussées un mât de 13 mètres de hauteur en exécution d’une décision de S. Ex. le Ministre des Travaux publics en date du 10 juin dernier. Pour cette opération la rampe en fer dont l’Admon des Forêts avait entouré la terrasse a été remplacée par une élévation des murs d’un mètre environ, 4 forts poteaux enchâssés dans ce mur supportent un égal nombre de pièces de bois disposées selon les arêtes d’une pyramide quadrangulaire du sommet de laquelle sort le mât qui repose sur deux poutres placées en croix sur la terrasse.

» Pour approprier le clocher au logement du garde, il a été construit au niveau des voûtes une cuisine et au-dessus deux chambres superposées auxquelles conduit un escalier extérieur protégé par un appentis en bois. Cet appentis, l’escalier et les planchers sont en assez mauvais état et devront être refaits avant longtemps.

» Quant à l’abside, ce qu’il reste des murs et de la voûte est dans un état complet de dégradation…

» On y remarque partout (dans les ruines) un grand nombre de lézardes et l’absence de beaucoup de pierres dont les unes ont été arrachées par main d’homme, les autres se sont écroulées sous le poids des sables qui les recouvraient anciennement et que les vents d’ouest ont ensuite poussés vers les terres. »

La Commission des monuments historiques appréciait l’intérêt archéologique et artistique que présentait la basilique de Soulac et elle avait songé à la déblayer ; mais les difficultés de l’entreprise et le peu de confiance qu’inspirait la solidité de l’édifice lui avaient fait renoncer à cette idée. On lit dans un rapport présenté, en 1847, au Préfet de la Gironde par cette commission et rédigé d’après les notes prises sur les lieux par M. Rabanis en 1842 et M. Durassié, architecte agrégé, en 1846 :