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75a au prix de 687 312 fr. en même temps que divers particuliers en achetaient 9ha 70a pour 75 681 fr., et la forêt du Flamand (moins la zone littorale), dont M. Léon achetait 3 805ha pour 2 111 111 fr. 41, et les dunes isolées de Grayan et de Vensac, 3 305ha 26a qui trouvaient preneurs pour la somme totale de 224 975 fr.

L’intention du gouvernement avait été d’abord d’aliéner toutes les dunes. Les forêts d’Hourtin et de Carcans eussent subi le sort des précédentes. Heureusement, les pouvoirs publics revinrent sur leur détermination première et les aliénations furent arrêtées.

L’État ne conservait plus dès lors après 1865, en Médoc, que la moitié environ de son domaine primitif, savoir : à Soulac, un massif s’étendant assez irrégulièrement le long de la côte, de la Pointe de Grave à l’Amélie ; au Flamand, les dunes isolées des Frayres et du Beautemps, qui n’avaient pas trouvé acquéreur lors des aliénations, et une zone de protection au bord de la mer, depuis Montalivet jusqu’à la forêt d’Hourtin ; enfin, cette dernière forêt et celle de Carcans formant un massif considérable entre l’océan et l’étang.

Ce domaine s’est maintenu tel jusqu’à nos jours, sauf de petites modifications de détail. En 1874, l’Administration fit procéder aux études ayant pour objet son aménagement, que nous étudierons dans la IIe partie de ce travail. Elle organisait aussi le personnel affecté à sa surveillance et à sa gestion, et construisait ou agrandissait les maisons de gardes.

À ce propos, disons qu’avant 1840, ce personnel se composait de gardes placés à Soulac et au Flamand et d’un garde à cheval résidant à Lesparre, qui dépendaient du chef de cantonnement de la Teste ; celui-ci relevait de l’Inspection de Bordeaux. Après 1840, les travaux de fixation ayant augmenté notablement la surface soumise au régime forestier, on établit un cantonnement à Lesparre, dont le titulaire, un garde général, commandait à une brigade de 3 ou 4 préposés à Soulac et à une brigade plus nombreuse dont le centre était au Flamand. Après les aliénations de 1863, le personnel de Soulac fut réduit à 2 préposés et la brigade du Flamand fut remplacée par celles de St -Nicolas (Flamand), de Grandmont (Hourtin) et de Bombannes (Carcans). Cette dernière passa du reste au cantonnement de Lacanau.

Transformation du pays. — En même temps que les propriétaires des forêts des dunes élevaient leurs bois, en organisaient la gestion et s’efforçaient d’en assurer la mise en valeur, le pays avoisinant profilait de l’heureuse transformation des sables de la côte et se modifiait lui aussi à son avantage. Les cultivateurs qui, au commencement du siècle, délaissaient leurs champs devant les progrès incessants des dunes, avaient repris courage et se remettaient activement au travail. L’existence des nouvelles forêts attirait de nombreux ouvriers, résiniers et bûcherons, et provoquait le développement du