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en peu de mots ce qu’est cette dune et comment elle a été constituée en Médoc. Nous engageons le lecteur, désireux d’avoir plus de détails sur ce sujet intéressant et tout spécial et sur les travaux considérables qu’il comporte, à lire les savantes notices suivantes ; La dune littorale (Revue des Eaux et Forêts, année 1875) et Les dunes de la Coubre (imprim. nat. 1878) par M. de Vasselot de Régné, aujourd’hui Conservateur des Forêts ; Les Landes et les dunes de Gascogne (Revue des Eaux et Forêts, 1879 et 1880) par M. Goursaud, inspecteur des Forêts ; la Dune littorale (Revue des Eaux et Forêts, 1886) par M. C. Grandjean, inspecteur-adjoint des Forêts.

On appelle dune littorale une dune artificielle élevée tout au bord de la mer pour recevoir les sables vomis par elle et en défendre les dunes boisées sises à l’est.

À qui revient l’idée de cette sorte de barrage opposé à l’envahissante poussière siliceuse ? Personne, croyons-nous, ne la peut revendiquer tout entière ; comme toujours en ces sortes de choses l’idée ne se constitue et ne prend corps définitivement qu’après avoir été travaillée et mûrie par plusieurs successivement. Le baron de Villers et après lui Brémontier paraissent l’avoir entrevue confusément. Le premier parle de « commencer l’ouvrage du côté de la mer » et d’« arrêter les sables par de légers cléonages ou fascinages », en attendant que les végétaux issus des graines semées leur opposent un « rempart » suffisant. (Prospectus). Le second, moins vague, dit dans son mémoire : « Le premier objet dont il paraît qu’on doive s’occuper pour la fixation absolue et la fertilisation des sables, c’est de les empêcher de s’échapper de la plage et de prévenir les dégâts qu’ils pourraient faire. » Et il propose un ou deux cordons de fascines de 4 ou 5 pieds de hauteur, ou bien un fossé large de 13 pieds et profond de 6. Mais ces défenses littorales que les deux ingénieurs indiquaient ne devaient, dans leur pensée, être que temporaires, leur entretien ne s’imposait pas au delà du temps nécessaire aux semis pour lever et former suivant eux en grandissant un obstacle insurmontable aux sables. En fait, nous l’avons dit, on enfreignit souvent les recommandations de de Villers et de Brémontier, qui voulaient que les travaux allassent de l’ouest à l’est en s’appuyant sur une dune artificiellement élevée auprès de la laisse des vives-eaux ; mais toujours l’on abritait les ateliers par des lignes de défenses (clayonnages ou palissades) à l’ouest, au nord-ouest et au sud-ouest, si les apports sableux étaient à craindre de ces côtés. Ces défenses fonctionnaient comme des dunes littorales. Lorsque les travaux d’ensemencement s’exécutèrent sur les parties des sables les plus rapprochées de la mer, on employa les mêmes moyens de protection et, réalisant partiellement l’idée des deux promoteurs de ces travaux, on établit les palissades ou clayonnages le long de la côte tout prés de la laisse des hautes mers. Mais ce n’était toujours que comme protection des semis les