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terres…, de taire brûler sur les lieux, de couper et arracher les gourbets et autres plantes, etc. »

Dans sa séance du 17 fructidor an xiv (4 sept, 1806), la Commission demande la même mesure pour les dunes en général, par la délibération suivante :

« Vu le procès-verbal de visite des ateliers des semis de Hourtins et du Verdon fait du 26 vendémiaire dernier et jours suivants,… duquel il résulte que les habitants des environs de l’atelier d’Hourtins ne cessent de contrarier par des voies de fait, injurier, menacer les employés, que malgré des exemples récents de sévérité, ils continuent à faire pacager les bestiaux dans les semis,… que plusieurs habitants ont porté la malveillance au point d’arracher les jeunes pins à mesure qu’ils sortent de terre, » la Commission demande que l’on effectue le bornage des ateliers et que les dispositions de l’ordonnance de 1669 soient appliquées à ces parties ainsi délimitées, que l’on autorise les gardes et ouvriers à tuer les bestiaux errants, que l’on fasse défense aux pâtres d’avoir des fusils, etc.…

Le vœu de la Commission reçut satisfaction et dans la suite plusieurs arrêtés préfectoraux, s’appuyant sur l’ordonnance du 13 août 1669 et sur la loi du 29 septembre 1791, interdirent la coupe des bois, épines et broussailles, ainsi que le pâturage.

Constatons enfin que par un curieux retour des choses d’ici-bas, les communes, qui jadis étaient les premières à réclamer l’intervention de l’État dans les dunes et à déclarer celles-ci sa propriété, sont aujourd’hui les plus acharnées à revendiquer ces mêmes dunes boisées comme leur appartenant, et pour un peu traiteraient l’État de voleur.

Dépenses. — Il serait extrêmement intéressant de faire le décompte exact de toutes les dépenses entraînées par la fixation des dunes depuis le commencement jusqu’à la fin, de comparer ensuite ce décompte aux prévisions de Brémontier et du gouvernement de 1801, ainsi qu’aux revenus fournis par les bois nés de ces dépenses. Mais ce travail, en admettant qu’il soit rigoureusement possible, serait extrêmement long et difficile, et nécessiterait des recherches que nous n’avons ni le temps, ni la possibilité matérielle de faire. Force nous est donc de nous contenter de quelques renseignements partiels sur les prix des matériaux et des travaux, et sur la série des entreprises qui ont exécuté l’ensemencement des dunes du Médoc.

Le prix de la graine de pin maritime était de 5 sous la livre en 1797 (Brémontier). En 1804, elle coulait 23fr le boisseau (25 litres ou 15 kg.) à la Teste et de 36 à 40fr à Hourtin, Le transport de la Teste à Hourtin a coûté 46fr pour 6 boisseaux 90 kg.). En 1817, elle se payait 0fr33 le kilogramme et la graine de genêt 0fr80, à peu près moitié des prix actuels.

En 1860, les devis portaient les prix suivants pour l’achat et l’em-