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beauté est surtout remarquable sur le sommet des dunes. J’en ai remarqué qui avaient environ 3 pouces de tige et 10 à 11 de racine, preuve évidente du succès. Dans le fond, les pins ont une couleur (jaunâtre occasionnée sans doute par la trop grande humidité qui augmentera encore dans la mauvaise saison… »

Et le 20 mai 1811, il écrit encore : « Je vous supplie, M. le Préfet, au nom de tous les propriétaires de cette commune, de faire obtenir des fonds plus importants à la Commission afin qu’elle puisse venir à notre secours et que les dunes les plus élevées soient couvertes avant l’hiver.

» En ce qui concerne la dune du Vieux-Soulac, tout annonce la certitude d’un succès complet ; la fixation de ces sables rassure les habitants qui les avoisinent et leur offre un gage assuré de la conservation de leurs biens. »

On lit d’autre part dans un rapport de tournée du 17 décembre 1810 : « M. le Maire (de Soulac) nous a observé qu’il serait bien nécessaire de fixer une dune située prés de l’ancien couvent de Saint-Nicolas, laquelle envahit journellement des terrains d’excellente qualité, prairies et terres labourables… »

Par contre, dans cette même commune de Soulac, en 1809, un propriétaire, M. de St Léger, refuse de laisser prendre, dans ses marais salants envahis par les sables, les joncs et tamarix nécessaires pour les travaux de couvertures !

Les habitants de Grayan, Vensac et Vendays réclament la fixation de leurs dunes, mais ils ne font rien pour la faciliter et fournir la couverture. Plusieurs sont même sourdement hostiles à cette entreprise. À propos de la lède du Junca, sans doute, un procès-verbal de visite de l’Inspecteur Dejean, en date du 27 décembre 1806, porte : « il paroit que les habitants de la commune de Vendays veulent s’opposer à ce que cette plaine soit semée vis à vis leur territoire, ils prétendent qu’elle leur appartient et disent en payer les impositions. »

Pour protéger les semis de Soulac, le Préfet rend, le 16 janvier 1806, conformément à une délibération de la Commission des dunes du 1er brumaire an xiv (23 octobre 1805), un arrêté dont voici les dispositions essentielles :

« Considérant que, quoique les plantes dites Elimus arenarius, appelées gourbets dans le pays et autres qui croissent spontanément sur les dunes, soient insuffisantes pour arrêter complètement le cours des sables, cependant leur multiplication en retarde les progrès,

» que les habitants se permettent de les couper, même de les arracher complètement, ce qui rend les sables à leur mobilité naturelle… »

Il est fait défense « à qui que ce soit de laisser errer ou faire pacager les bestiaux dans toute l’étendue des dunes, lèdes et sables, depuis la pointe du Verdon jusqu’à sa limite vers le sud du territoire de Soulac et à la distance de 150m du pied des dunes, du côté des