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sur la commission de S. M. décernée à M. le baron de Villers pour l’examen du projet de former un port au bassin de la Teste-de-Buch, etc. Il est plus étendu, plus complet que le premier.

Le troisième, écrit en 1779, est intitulé : Prospectus du projet général d’un port au bassin d’Arcachon, d’un canal de ce bassin à Bordeaux, d’un autre de la rivière de Ladour vers Baïonne et de l’établissement de toutes les Landes.

Le quatrième, écrit aussi en 1779, est tout spécial. Il a pour objet : Le port d’Arcachon et particulièrement son entrée.

Le cinquième et dernier date de 1781. Il renferme le Résumé du devis des travaux du port d’Arcachon, etc.

Les mémoires de de Villers sont soigneusement étudiés jusque dans les détails et témoignent d’une connaissance approfondie des lieux.

Le troisième est le plus intéressant pour nous, bien que les autres aient plusieurs parties communes avec lui. Le savant et modeste ingénieur y expose sa méthode de fixation des dunes. Cette fixation était le premier travail qui s’imposait et elle était réalisable : « Pour venir à bout de creuser des canaux, dit de Villers, (…) il faut avant tout retenir les sables des dunes qui seules peuvent entraver la marche des travaux ; pour cela faire, il faut les fixer par l’ensemencement du pin, et, pour que cet ensemencement soit possible, il suffit de retenir la graine d’une façon quelconque. » Et ailleurs ; « Mais il est un besoin plus urgent et d’un avantage infini, c’est de fixer les dunes… » (2e Mémoire).

Voici comment de Villers propose d’y arriver :

« La première [difficulté majeure à la formation d’un port] est la source du mal qu’il faut arrêter dans son principe, le seul moyen (et il est sûr) c’est de fixer les dunes de sable par une complantation générale qui garantisse également de la submersion totale le Bassin, les Passes, les Islets, tous les villages et terres cultivées le long de ces dunes depuis la pointe de Grave jusqu’à Baïonne. (…) Depuis vingt ans l’invasion des sables augmente prodigieusement. (…) Depuis la pointe de Grave jusqu’à Baïonne, il existe sur les dunes plusieurs forêts que les sables couvrent tous les jours, ce qui prouve la nécessité urgente de les arrêter en même temps que la possibilité en est démontrée, puisqu’il en subsiste près de 40 mille journaux encore parfaitement boisés, ces dunes de sables couvertes de bois sont devenues fermes et liées par les racines de différentes espèces d’arbres ou arbustes qui y ont été semés et qui les ont parfaitement consolidées.

» Cet exemple doit donc prouver suffisamment la possibilité et la facilité de l’ensemencement proposé.

» Pour l’exécuter il n’est question que de commencer l’ouvrage du côté de la mer, à l’endroit même où les hautes marées ne montent pas, c’est là la source fatale de ces sables, et continuer successivement en venant du côté des terrains habités. On peut avec succès