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nial près de St-Julien-en-Born. L’abbé aurait lu, le 25 août 1774, à l’Académie, un mémoire intitulé : « Recherches sur l’origine des sables de nos côtes, sur leurs funestes incursions vers l’intérieur des terres et sur les moyens de les fixer ou du moins d’en arrêter les progrès ». Ce mémoire fut visé plus tard dans une note placée à la fin du mémoire primé en 1776. L’original, déposé à l’Académie, aurait été prêté au comte de Montausier qui ne l’aurait jamais rendu. La seule copie qui en existât aurait été, elle aussi, prêtée par Desbiey, sur la prière de l’intendant Dupré de St-Maur, au sous-ingénieur Brémontier qui ne l’aurait pas non plus rendue. Pendant la Révolution, l’abbé émigra. Après son retour, en 1810 seulement et Brémontier déjà mort, il revendiqua la priorité de sa découverte, expliqua que son mémoire avait été perdu, que ses semis avaient disparu broutés par des bestiaux, enfin protesta, mais en vain, contre Brémontier qui s’attribuait toute la gloire du boisement des dunes.

Suivant les autres (dont M. Dulignon-Desgranges), qui tirent argu- ment de la correspondance même de l’abbé Desbicy, les deux frères ne se seraient occupés dans leur propriété de S’-Julien que d’accli- mater divers arbres fruitiers ou forestiers sur le sol de la lande; leur mémoire de 1776 n’aurait eu pour objet que la mise en valeur des landes, sans traiter des dunes ; l’histoire des manuscrits perdus serait apocryphe et de l’invention de Desbiey, comme aussi la disparition de ses semis de pins de St-Julien.

En tout cas, personne n’a pu dire quels avaient été exactement les procédés de fixation des Desbiey : semis de pins, soit entre clayonnages, soit sous couverture de branchages — ou bien plants de vigne marcottés tous les deux ans et placés entre des palissades parallèles.

De Villers. — En 1778, un sieur de Lorthe ayant formé un nouveau projet comprenant l’exploitation et la canalisation des landes et de plus la construction d’un port au bassin d’Arcachon, Louis XVI envoya le baron Charlevoix de Villers, ingénieur de la Marine et des Colonies, étudier ledit projet. Déjà sous Louis XIV, Vauban avait conseillé de faire du bassin un port de refuge pour les vaisseaux de guerre. La mission du baron de Villers dura quatre années, pendant lesquelles il fut constamment en butte aux vexations et à l’hostilité de l’intendant Dupré de St-Maur, des ingénieurs des Ponts et Chaussées et des géomètres même employés par lui, tous coalisés dans leur jalousie à son égard.

De Villers résuma ses études dans cinq mémoires.

Le premier, de 1778, est un abrégé de l’historique des landes et l’exposé des travaux préliminaires. Il a pour titre : Prospectus du résultat des différentes observations faites relativement au port d’Arcachon.

Le second, rédigé la même année, est le Résumé d’observations