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et le nouveau Soulac ne présentent maintenant qu’une mer de sable. De hautes dunes couvrent aujourd’hui l’ancien bourg de Mimizan, (…) Le dessèchement et défrichement de ces landes, ne peut s’opérer que par des canaux navigables et de dessèchement qu’il est facile de construire…

» Requerroit à ces causes le suppliant qu’il plût à sa Majesté l’autoriser et ses ayants causes à construire à ses frais des canaux de navigation, 1° depuis Bayonne jusques au bassin d’Arcachon en côtoyant les dunes à travers les étangs qui se trouvent entre ces mêmes dunes et la terre ferme, 2° depuis le bassin, etc.… »

On lit dans l’autre requête, qu’ « il existe dans les landes de Bordeaux, et notamment depuis Bayonne jusqu’à la pointe de Grave, le long des bords de la mer, des terrains immenses appartenant à sa Majesté, lesquels sont incultes, déserts et ne rapportent absolument rien au Domaine ; que la plupart de ces terrains, en avançant dans les terres, sont couverts d’eau en tout temps ; qu’il en sort des exhalaisons qui rendent l’air très malsain et occasionnent des fièvres et autres maladies difficiles à détruire. Il seroit possible à force de frais et de dépenses de défricher ces landes, dessécher ces marais et de les mettre en culture en bons pâturages (…) Requérant à ces causes, le suppliant, qu’il plût à sa Majesté de lui faire concession de tout le terrain qui régne le long des bords de la mer depuis la pointe de Grave jusques à Bayonne, etc. »

Le projet de Montausier n’aboutit point, parce que la fixation des dunes, qui était la première condition de sa réalisation, fut déclarée matériellement impossible par l’Administration des Ponts et Chaussées consultée à ce sujet. Chose à noter, ce fut le sous-ingénieur Brémontier qui émit le premier cet avis défavorable.

La mise en culture du terrain et l’ouverture de canaux dans les Landes inspirèrent un grand nombre de projets ou d’entreprises qui ne furent pas réalisés ou échouèrent misérablement. M. Dulignon- Desgranges (dans la brochure citée plus haut) en analyse plus de dix- sept. La fixation des sables y était à peine envisagée ou même négligée complètement.

À côté des particuliers agronomes ou financiers, qui s’occupaient de ces questions tant en vogue alors, l’Académie de Bordeaux ou Société des Sciences, Arts et Belles-lettres s’y intéressait également. L’abbé Louis Desbiey faisait partie de cette académie. Il y présenta sous le nom de son frère, Guillaume, receveur des fermes du roi à la Teste, un mémoire sur l’amélioration des Landes qui fut couronné par l’Académie et imprimé en 1776.

Suivant les uns (Bal, Delfortrie, Thoulet) les frères Desbiey, aidés par MM. Caule et d’Entomas-Darmentieu, auraient réussi en 1769 à fixer par des semis de pins une dune qui menaçait leur bien patrimo-