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même le rivage et se dirigeant en sens inverse) subsiste encore de nos jours. C’est à elle qu’est dû l’allongement très rapide de la pointe du Ferret, à l’entrée du bassin d’Arcachon, gigantesque réservoir que ses dimensions mettent en dehors des conditions des étangs voisins, mais dans lequel on constate cependant les progrès de cette obstruction dont nous donnions la théorie tout à l’heure. Le cap Ferret a son extrémité actuelle à quatre kilomètres au sud de la portion qui lui était donnée en 1658 par M. de Karney. D’autre part, la rive opposée du Moulleau est fortement rongée.

Remarquons que toutes les embouchures des boucauts, des étangs et des cours d’eau du littoral de Gascogne ont subi ou subissent plus ou moins ce déplacement du nord au sud. Il est donc logique d’affirmer que le boucaut de l’étang d’Hourtin a obéi à une translation semblable et que lorsqu’il s’est définitivement obstrué, son embouchure maritime se trouvait notablement au sud de l’emplacement qu’elle occupait antérieurement et qui correspondait à l’entrée de l’ancien golfe de Louvergne.

En comparant la carte de Belleyme (1786) à l’état actuel, on constate que depuis une centaine d’années, la rive est de l’étang d’Hourtin aurait reculé de 470 mètres vers Hourtin, la rive ouest aurait avancé de 440 mètres dans le même sens et que la côte aurait reculé de 700 mètres devant la mer. Ces déplacements résultent des progrès de la mer et du mouvement des dunes.