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creusèrent les fossés et élevèrent les digues existant encore dans cette région qui en a conservé le nom de polders de Hollande.

Aux siècles suivants, on continua et on perfectionna cet assainissement, qui n’est cependant pas aujourd’hui terminé comme il devrait l’être.

Actuellement, les gords ne sont plus là pour protéger le rivage, ils n’ont pas été, au moins partout, remplacés par des digues. Les mattes susceptibles de tant de fertilité ne sont pas à l’abri des fortes marées et des crues qui peuvent les dévaster comme les inondations de 1875 et de 1882. Le Verdon lui-même est presque à la merci d’une Gironde débordée. Les malines de janvier et février 1895 qui ont emporté la digue de la Chambrette ne le prouvent que trop. Il y a bien à faire de ce côté-là, et, s’il est vrai que la rade de Pauillac s’envase d’une façon inquiétante, pourquoi ne pas réaliser l’idée d’un homme considérable du Médoc et d’intelligence remarquable, M. Ernest Lahens, qui aurait voulu établir une digue de la Pointe de Grave à Richard et un port de guerre et de commerce au Verdon, assurant ainsi la défense stratégique de l’estuaire, protégeant la côte bas-fluviale des inondations et donnant à bordeaux le St-Nazaire qui lui devient indispensable.