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ne l’avez pas limité à l’avance ; vous avez décidé qu’il serait considérable. Voilà ce que vous avez promis !

Or, à l’heure qu’il est, on dit que vous n’avez pas tenu vos promesses ; et comme je m’en suis porté caution, on s’en prend à moi de ce retard. »

Cette préface est importante. On voit que jusqu’en 1530, on s’attendait à la fondation du Collége de France, et que l’on désirait ardemment voir exécuter les promesses du roi. Dans la même année furent créés les professeurs royaux, mais cette institution était bien différente de l’établissement d’un collége spécial, et très-loin de répondre aux vœux formés par tous les amis des lettres.

L’ouvrage proprement dit des Commentaires[1], est une suite d’articles dans le développement desquels l’auteur montre autant de science, qu’il montre peu d’ordre et de méthode. « Il commence par expliquer un mot grec, dit M. Rebitté, et, sans s’arrêter jamais, sans aucune division, ni pour l’esprit, ni pour les yeux, il passe à un autre mot, jusqu’à ce que le livre

  1. Il y a deux éditions des Commentaires : l’une de Josse Bade, l’autre de Robert Étienne. Cette dernière est de huit ans postérieure à la mort de Budé.