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que quelqu’un l’aurait surpassé, il se ferait un plaisir de lui céder la gloire et les honneurs.

Budé publia son De Asse en 1514, Le fond de l’ouvrage, comme nous l’avons déjà dit, consiste dans l’étude des monnaies et des mesures grecques et romaines, mais à ce fond l’auteur (sans trop s’écarter de son sujet), rattache une foule de détails qui piquent la curiosité, sinon l’intérêt du lecteur[1].

Il a écrit aussi des Commentaires grecs de grand prix, dans lesquels il fait ressortir toutes les beautés de cette langue. Il compare le grec avec le latin, en montrant leur parenté. Les mystères, qui n’étaient auparavant que le partage des plus profonds hellénistes, il les met à la portée de toutes les intelligences.

Cet ouvrage, dans lequel l’auteur jette de la lumière

  1. Comme pour répandre à pleines mains une érudition qui s’étendait à toutes les branches de l’archéologie, selon l’occasion Budé touche à tout, et nous rapporte, par exemple, qu’Annibal ouvrit en Espagne des mines dont les traces subsistent encore ; il discute combien d’années se sont écoulées depuis Moïse jusqu’à la guerre de Troie ; il explique l’Apocalypse ; nous apprend que le vin de Paris a l’heureuse propriété de ne point porter à la tête, qu’Appien écrivit son histoire sous Adrien ; il trouve moyen de donner un souvenir à Castor et Pollux, il sait à quelle somme la tête de Cicéron fut évaluée ; et que ne sait-il pas ? (Rebitté.)