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une traduction de Plutarque, traduction d’un rare mérite, et qui parut en 1502.

Le succès qu’il obtint fut tel, nous dit-on, qu’on aurait eu de la peine à le croire traducteur, si de nouveaux travaux ne fussent venus confirmer, et même surpasser l’idée qu’on s’était faite de lui.

En lisant avec avidité le livre des Pandectes, Budé s’indigne à la pensée que des lois imaginaires se sont mêlées aux lois anciennes ; il s’effraie à la pensée du nombre infini de jurisconsultes ignorants qui ont annoté les Pandectes, et ne peut supporter que l’on vienne, en matière de droit, citer un Alexandre, un Le Palermitain, un Barbatius, et tant d’autres. Il veut sauver le droit civil et le droit canonique de cette corruption ; il sent la nécessité d’une réforme, et devient lui-même le réformateur. Dans ce dessein, il prouve combien le jurisconsulte trouve de l’avantage à être philologue, et montre, comme le dit M. Rebitté, ce que peut un jurisconsulte pour l’explication et la constitution du texte des lois, quand il s’appuie sur une connaissance vaste et intime de la littérature antique.

Il publia ses notes sur les Pandectes en 1508, et les augmenta en 1526. Il y discute plus de sept cents articles, en faisant preuve d’une science aussi profonde