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die consistait en une tumeur au col, accompagnée de violentes douleurs. La nuit, il était en proie à de telles angoisses, que le lendemain il était tout étonné de se trouver en vie. La pâleur le rendait encore plus effrayant dans sa maigreur. Ses cheveux tombaient chaque jour, et la fièvre le visitait sans cesse, Sa femme[1] tâchait d’alléger les souffrances croissantes de son mari ; mais les soins n’apportaient aucune amélioration à son triste état. Les médecins promettaient une entière guérison, si les humeurs, qu’ils regardaient comme la cause de ses maux, pouvaient s’évaporer promptement. En conséquence, ils lui proposèrent de percer son crâne avec un fer chaud. Cette opération douloureuse n’amena pas le plus petit résultat satisfaisant ; et les médecins durent avouer leur insuccès, car cette maladie dura vingt ans ; mais Budé profita des phases meilleures qu’elle lui offrit, pour publier les nombreux ouvrages que ses longues et pénibles recherches l’avaient mis à même de composer. Arrêtons-nous sur ces intéressants travaux, pour reprendre un peu plus tard la vie de leur auteur.

Le premier échantillon qu’il donna de son génie fut

  1. Budé avait épousé, en 1503, Damoiselle Roberte Le Lieur, issue d’une noble et ancienne famille de Normandie.