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Conseil de Paris, le voisin et l’ami de Budé, se mit à parler avec éloge de l’activité de ce dernier. « J’habite depuis dix ans en face de sa maison, dit-il, et jamais je n’ai vu cet homme dans l’oisiveté, pas même les jours fériés. Jamais je ne l’ai vu se promener après son dîner, ou regarder passer dans la rue, comme tant de gens ont coutume de le faire. » Budé avoua devant l’assemblée, que le dimanche, après le service divin, au lieu d’aller jouer, il rentrait chez lui pour écrire.

On sait que le jour de ses noces, notre helléniste travailla trois heures, pour ne pas perdre toute sa journée. Père de famille, il ne négligea en rien l’étude : tout ce qu’il accordait à sa santé, c’était avant son repas une promenade de quelques minutes.

Il n’acceptait jamais de festins. Il rompit avec énergie toute relation avec ses anciens compagnons de plaisir. S’il faisait l’effort de quitter sa bibliothèque, c’était pour se réunir à des hommes distingués, et de la conversation desquels il pût tirer quelque avantage.

Guillaume Budé n’avait pas seulement étudié les auteurs anciens, tant grecs que latins : il connaissait encore les beaux-arts, les sciences naturelles, la philosophie, l’histoire, la médecine, la théologie, et le droit. Et cependant, bien loin de faire parade de son savoir, il le cachait, personne ne se vantait moins que lui. La mo-