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le séparaît de Budé, Longueil renonça au grec, et revint au latin.

Budé apprit les mathématiques de Jacques Lefèvre.

Tous les problèmes que le professeur soumettait à son élève, celui-ci les résolvait avec la plus grande facilité.

Une faculté bien précieuse avait été accordée par la nature au savant qui nous occupe aujourd’hui : je veux parler de la mémoire, que le travail et l’exercice contribuèrent puissamment à développer. Elle était telle que les choses une fois sues, il lui était impossible de les oublier. Les vers qu’il avait appris étant jeune, il pouvait vingt ou trente ans plus tard les réciter sans faute et sans la moindre hésitation.

Mais ce qu’il y avait de plus remarquable chez cet homme, c’était l’aptitude au travail. Rien ne pouvait le détourner de ses occupations scientifiques. Un jour que Budé étudiait dans sa bibliothèque, un domestique tout effrayé vint lui annoncer que la feu était à la maison. « Allez avertir ma femme, » lui dit l’illustre savant, sans détourner les veux du livre qui l’absorbait tout entier ; « vous savez bien que je ne m’occupe pas des affaires du ménage ! »

Un autre jour, comme il se trouvait à la cour, et que les savants dissertaient sur différents sujets en présence même de Francois Ier, Viste, le président du